Les partisans de Ben Ali contrôlent le nouveau gouvernement

Trois jours après le départ précipité vers l'Arabie saoudite du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé lundi la composition d'un gouvernement d'unité nationale chargé de gérer la Tunisie jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives. Tous les partis politiques qui en feront la demande seront légalisés. Trois opposants intègrent le nouveau gouvernement. Il s'agit de Najib Chebbi, chef de file du Parti démocratique progressiste (PDP), qui devient ministre du Développement régional ; de Moustapha Ben Jaafar, président du Forum démocratique pour le travail et la liberté (FDTL), qui obtient le portefeuille de la Santé ; et d'Ahmed Ibrahim, du parti Ettajdid, qui obtient celui de l'Enseignement supérieur.L'opposant Moncef Marzouki a immédiatement dénoncé une « mascarade ». Six membres de l'ancien gouvernement Ben Ali, dont les ministres de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères et des Finances ont en effet conservé leur poste. Sévèrement critiqué pour avoir tardivement soutenu la Révolution du jasmin, le gouvernement français a amorcé un début de mea culpa. « Sans doute avons-nous (...) sous-estimé le degré d'exaspération de l'opinion publique face à un régime policier » et « dictatorial », a reconnu le ministre de la Défense Alain Juppé. Le Quai d'Orsay a condamné « avec la plus grande fermeté les bandes criminelles qui sévissent en Tunisie et ceux qui les soutiennent avec l'espoir vain de remettre en cause les changements intervenus de manière constitutionnelle. » Lire également page 28
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