Ghosn affirme son intention de maintenir l'emploi à Flins

Beaucoup de bruit pour rien ! La convocation très médiatisée du patron de Renault, samedi à l'Élysée, pour obtenir qu'il renonce à son projet de faire construire principalement en Turquie la prochaine Clio aura abouti à? des déclarations d'intention. « Concernant la Clio IV, qui doit être commercialisée à partir de 2013, aucune décision n'a été prise », a répété Carlos Ghosn à l'issue de son entretien avec le président de la République. « La solution la plus probable envisagée par Renault est que le site de Flins sera essentiellement utilisé pour produire le Zoe, notre véhicule électrique. À côté, nous continuerons à y fabriquer la Clio III, et des capacités seront dédiées à la Clio IV », a-t-il expliqué dans un entretien au « Parisien » de dimanche.Mais pas question pour le patron de la marque au losange de s'engager sur des volumes ou des durées. « Parler aujourd'hui de volume n'est pas très réaliste », a-t-il déclaré au « Journal du Dimanche ». « Ce qu'il faut retenir, c'est que Flins est un site pérenne pour Renault et que l'emploi y sera maintenu à terme. » Une forme d'engagement reprise par le communiqué publié par l'Élysée samedi soir, sans toutefois préciser l'horizon visé par cette promesse. Ce qui fait dire au Parti socialiste que cette réunion au sommet « a accouché d'annonces vagues ».stratégie de délocalisationAfin d'être davantage associé à la stratégie de Renault, le gouvernement, qui ne détient que 15 % de son capital, a obtenu qu'un de ses deux administrateurs siège au comité stratégique du constructeur. Dans son communiqué, il rappelle les aides qu'il fournit à Renault pour le développement du véhicule électrique : 170 millions d'euros de prêts bonifiés, entrée au capital de la nouvelle usine de batteries, superbonus de 5.000 euros. Il ne mentionne pas cependant le prêt de 3 milliards d'euros accordé en début d'année, qui a pourtant justifié l'ire gouvernementale. À l'occasion de ce prêt, Carlos Ghosn s'était engagé à ne pas fermer de site, en France ni à procéder à des plans sociaux. En pleine période préélectorale, l'émotion du gouvernement a été telle, la semaine dernière, qu'elle a obligé Bruxelles à rappeler que Paris ne pouvait se servir de ce prêt pour favoriser les usines françaises. Le ministre de l'Industrie, qui a dû en retour répondre à ces inquiétudes, a affirmé samedi soir que la commissaire à la Concurrence, Nellie Kroes, était « satisfaite » de sa réponse.Renault fabrique aujourd'hui à peine un quart de ses voitures dans l'Hexagone, alors que Volkswagen assemble un véhicule sur trois en Allemagne, et PSA près d'un sur deux en France. Renault est donc plus engagé dans une stratégie de délocalisation que ses principaux concurrents. Il utilise ainsi ses usines slovène, turque et roumaine pour ravitailler ses marchés traditionnels ouest-européens. La future usine marocaine de Tanger sera aussi destinée à produire essentiellement pour l'Europe. L'ex-Régie argue que les coûts sont plus élevés de 10 % dans l'Hexagone que dans un pays d'Europe de l'Est. Or, la nouvelle Clio doit être compétitive pour lutter efficacement contre ses rivales.
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