Les banques allemandes dopent les émissions de titres sécurisés

Le marché des obligations sécurisées (« covered bonds » en anglais) a débuté l'année en fanfare. En seulement deux semaines, les émissions de ces titres de dette disposant d'une double garantie ? celle des prêts immobiliers ou aux collectivités territoriales auxquels ils sont adossés et celle de l'émetteur ? ont totalisé 29,9 milliards d'euros en Europe, soit autant qu'en janvier 2010. « Le début d'année a été très actif avec 15 opérations sur la première semaine puis 10 opérations la semaine suivante. Le mois de janvier est traditionnellement chargé mais le record de 35 milliards d'euros de janvier 2006 devrait être facilement battu », souligne Ralf Grossmann, responsable des originations chez Société Généralecute; Générale. Si des opérations ont été réalisées dans tous les pays européens, à l'exception de l'Irlande, du Portugal et de la Grèce, les investisseurs restent néanmoins sélectifs. « L'Allemagne, les pays nordiques et la France bénéficient en particulier de l'appétit des investisseurs pour la sécurité liée au statut de pays ?coeur? [par opposition aux pays ?périphériques?, Ndlr] », explique Philippe Laroche, directeur de l'origination chez HSBC. La banque italienne Intesa Sanpaolo a ainsi émis la semaine dernière 1,5 milliard d'euros de titres à 10 ans à 180 points de base au-dessus du swap de référence, contre seulement 85 points pour le milliard placé à 12 ans par CM-CIC. Ce lundi, Bayerische Landesbank s'apprêtait à émettre des titres à 5 ans à 12 points au-dessus du swap, tandis que Banco Popolare devait concéder une prime de 170 points pour son papier à 3 ans.« Opportunité d'arbitrage »Avec 30 % des émissions depuis le début de l'année, contre seulement 14 % sur l'ensemble de 2010, les banques allemandes ont profité de l'appétit des investisseurs pour venir se refinancer, suivis par les banques françaises (28 % des émissions), scandinaves (14 %) et britanniques (9 %). « Le compartiment sécurisé offre une opportunité d'arbitrage intéressante pour les banques en termes de coût de financement, puisque les émetteurs économisent entre 50 et 80 points de base par rapport aux obligations senior non sécurisées », note Philippe Laroche.Côté investisseurs, les émissions conclues en ce début d'année ont confirmé le retour des institutionnels et des banques centrales, notamment originaires d'Asie. « Les rémunérations restent attractives et les investisseurs ont en outre bénéficié cette année de primes allant de 5 à 15 points de base par rapport au marché secondaire », explique Ralph Grossmann. Selon lui, l'appétit des investisseurs devrait permettre aux banques de totaliser 180 milliards d'euros d'émissions de covered bonds cette année après 184 milliards en 2010, non loin du record de 190 milliards de 2006.
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