A l'Inra, nos recherches sont guidées par les questionnements de la société. Elles sont orientées par les défis de l'alimentation et de l'environnement, que doit relever l'agriculture d'aujourd'hui et de demain. Un objectif majeur est de pouvoir nourrir les 9 milliards d'habitants que comptera la planète à l'horizon 2050 en s'inscrivant dans une perspective de développement durable. Cet enjeu majeur motive mon engagement dans la recherche tant au niveau territorial que national et international. Ainsi, je participe à plusieurs comités européens et internationaux, où nous rassemblons nos expertises scientifiques sur les sujets de la sécurité alimentaire et du changement climatique. Résultat d'une réflexion collégiale et ouverte sur la société, les efforts de recherche à l'Inra mobilisent la biologie, l'écologie, les sciences humaines et sociales. Ils visent notamment la mise au point de systèmes de culture, d'élevages forestiers ou aquacoles plus robustes, résistant mieux aux maladies, plus respectueux de l'environnement et permettant une meilleure compétitivité des filières. Contribuer au développement de systèmes alimentaires sains et durables est également au coeur de nos orientations prioritaires pour les dix années à venir.Côté formation, je suis entrée à l'X en 1973. C'était la deuxième promotion de filles. Nous étions 12 filles sur 300 élèves. Puis j'ai intégré le corps du génie rural, des eaux et des forêts. En parallèle, j'ai fait une thèse en physico-chimie sur les biotransformations alimentaires. En 1996, j'étais attachée agricole à Londres pendant la période de la vache folle puis j'ai été nommée directrice générale de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture. Il fallait gérer la crise sanitaire. C'était difficile, osé et passionnant. En 2000, j'ai été appelée à l'Inra. Je suis très attachée au service public au sens premier du terme. Je suis contre les politiques de quotas de femmes. Il faut leur donner non pas le droit mais l'audace d'y aller. Persuader les filles que les métiers d'ingénieur et de scientifique se conjuguent au féminin comme l'a fait pour moi ma professeure de physique de classe terminale.

latribune.fr

18 Févr 2011, 0:04

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