Le rendez-vous est désormais pris. Comme pratiquement chaque jeudi durant la saison de publication de comptes annuels, une nouvelle salve de résultats est attendue ce jour, avec les annonces d'Axa, Société Généralecute; Générale, Capgemini, PPR, Schneider Electric et enfin Technip. À la fin de la journée, un peu plus de la moitié des poids lourds de la place parisienne aura fait sa grand-messe. L'occasion de faire un premier bilan de toutes ces publications. L'exercice est d'autant plus intéressant que l'année 2009 a été particulièrement difficile. Certains résultats portent les stigmates de la crise, à l'image de ceux présentés par ArcelorMittal, Michelin, LVMH et même Total. Tous ne sont cependant pas en pertes. Sur les 15 sociétés ayant déjà dévoilé leurs performances, seules 5 d'entre elles sont dans le rouge. Il s'agit d'Alcatel-Lucent, PSA, Renault, STMicroelectronics et enfin Unibail-Rodamco. Il y a pourtant tout lieu de penser que la liste devrait encore s'allonger.Pourtant, face à cette tendance plutôt morose, les entreprises ont manifestement décidé de redistribuer leurs profits à leurs actionnaires. Ils sont ainsi très nombreux à augmenter leur dividende ou à le maintenir, même en cas de repli des résultats, augmentant mécaniquement les niveaux de distribution. Les exemples les plus flagrants sont ceux de LVMH, qui malgré un recul de 13 % de ses bénéfices, a annoncé augmenter son coupon par action de 3 %, et de Sanofi-Aventis, qui en dépit de profits en baisse de 18 %, accroît de plus de 9 % le sien. Sur notre panel, ils sont quatre à augmenter leur coupon, cinq à le maintenir au même niveau que l'an dernier et un à le baisser (les cinq groupes en perte n'en distribuant logiquement pas).On peut noter que BNP Paribas tranche par rapport à ses homologues. Malgré un profit en très sensible progression par rapport à 2008, le groupe bancaire ne compte distribuer que 30 % de ses profits, soit un niveau assez sensiblement inférieur à celui exceptionnellement élevé de plus de 60 % l'an dernier sur le CAC 40. trésoreries reconstituéesIl faut dire que malgré la crise, les entreprises ont les moyens de faire plaisir à leurs actionnaires. Aux grands maux, les grands remèdes, les fleurons de la cote ont déployé des efforts remarquables pour s'adapter à la conjoncture exceptionnelle qui a prévalu l'an dernier. Et réussi soit à reconstituer leur trésorerie grâce à des accords bancaires, soit à réaliser des appels aux marchés. Ce qui leur permet aujourd'hui de remercier leurs actionnaires pour leur patience et leur fidélité. Dégringolade des cours de Bourse depuis la mi-2007, absence de dividende pour certains l'an dernier, augmentations de capital dilutives, il est clair que ces derniers n'ont pas démérité et sont dûment récompensés aujourd'hui. Le sort des salariés, lui, ne semble guère émouvoir. Mais ce n'est certes pas la préoccupation des grands investisseurs institutionnels, aux abois depuis plus de deux ans et en mal de retour sur investissement. Reste à savoir maintenant si de nombreuses entreprises proposeront, comme l'an dernier, de percevoir ces dividendes en actions. Option qui avait rencontré un large succès.

latribune.fr

17 Févr 2010, 23:45

Partager :