Athènes : le compte à rebours a commencé

Les pièces du puzzle grec commencent à bouger, mais elles ne sont pas encore en place. Depuis mardi, le gouvernement Papandréou sait qu'il a jusqu'au 16 mars pour administrer la preuve que les mesures qu'il propose seront suffisantes pour réduire le déficit de 12,7 à 8,7 % du PIB en 2010. Les Vingt-Sept lui ont accordé le bénéfice du doute, mais ils ne lui laissent pas totalement la bride sur le cou. Lundi soir, le commissaire Olli Rehn annonçait l'envoi à Athènes d'une mission d'évaluation des mesures budgétaires. Mercredi son porte-parole a confirmé à « La Tribune » le départ de ces experts venus « de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international... à la fin de la semaine ou au début de la suivante ». L'équipe devra  apporter son expertise et  contribuer à l'effort de redressement mais aussi et surtout vérifier l'impact budgétaire des mesures proposées.Par ailleurs, Eurostat a confirmé l'envoi d'une demande d'information sur l'utilisation de swaps pour restructurer la dette grecque. L'utilisation de tels instruments, qui n'est pas rare, n'est pas interdite en tant que telle. Les manuels de procédure d'Eurostat en encadrent d'ailleurs explicitement la déclaration. L'office européen cherche toutefois à vérifier l'information selon laquelle la Grèce est entrée en 2001 dans des accords de swaps avec Goldman Sachs utilisant, supposément, des taux de change fictifs hors marché, lesquels auraient abouti à fausser les données. « Les autorités grecques n'ont jamais informé Eurostat de telles opérations de swap », a dit mercredi à « La Tribune » un porte-parole de l'office. Olli Rehn a enjoint Athènes de répondre sur ce point d'ici à vendredi.cLIMAT SOCIAL TENDUDu côté grec, quelques avancées ont eu lieu ces derniers jours. Le 4 février, le gouvernement a présenté son projet de loi rendant autonome l'institut de statistiques nationales. C'est « un pas décisif pour restaurer la crédibilité des statistiques et des comptes grecs », assure le ministère des Finances. Le 9, le gouvernement a aussi confirmé la baisse de 6 % des salaires dans le secteur public. Une potion amère qui risque de tendre le climat social, déjà marqué par l'éclatement de plusieurs grèves dans la fonction publique. Le 24 février, un mouvement de grève est prévu dans le secteur privé. ?
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