A Madrid, l'Arco prépare son aggiornamento

Sous la houlette du nouveau directeur Carlos Urroz, l'Arco prépare lentement sa mue. Il faut dire que la foire madrilène, qui a ouvert ses portes mercredi, revient de loin. Devenu de plus en plus provincial, l'événement avait connu l'an dernier une fronde des principales galeries ibériques. Perdant peu à peu en substance, le salon n'arrêtait pas de grossir d'année en année. La sectorisation outrancière donnait enfin le tournis aux visiteurs. « Arco a fait des choses regrettables, mais le potentiel est énorme. C'est probablement le projet d'art contemporain le plus important en Espagne », estime Carlos Urroz.Celui-ci a choisi de rebattre les cartes, en supprimant les secteurs inutiles, en concentrant la manifestation dans deux halls tout en supprimant quarante stands de trop. La foire s'articule désormais autour de trois programmes. Baptisé Opening, le premier secteur sert de levier à des galeries âgées de moins de cinq ans. On y retrouve la galerie Crèvecoeur, laquelle présente Jorge Pedro Núñez. La galerie Mor-Charpentier y participe aussi avec le Colombien Oscar Muñoz et la Française Céline Cléron. Axe que la foire avait négligé ces dernières années, l'Amérique latine sera à l'honneur avec quinze stands de « solo projects ». Pour le moment, le directeur ne rompt pas avec la formule éculée du pays invité, en accueillant cette année la Russie. Mais au lieu de créer un ghetto, il mélange les neufs galeries moscovites aux autres exposants. Si la plupart des galeries parisiennes ont déserté le salon, Lelong y retourne. Il faut dire qu'il y siège en majesté du fait de son lien historique avec la péninsule Ibérique. Néanmoins, évolution des goûts oblige, il ne met plus l'accent sur les Miró ou Chillida, mais plutôt sur des figures internationales comme Nancy Spero ou Leon Golub.Néanmoins, pour tous les exposants de cette foire de transition, il reste une inconnue économique. Avec un taux de chômage de 20 % et une chute du marché immobilier, ancien fer de lance de l'économie espagnole, les galeries doivent compter plus que jamais sur les collectionneurs étrangers. Adrien GrandetJusqu'au 20 février à Madrid. www.ifema.e
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