L'insolente rentabilité de la « pierre-papier »

Alors que la folie immobilière ne se dément pas, la « pierre-papier » reste relativement délaissée du grand public. Ce placement consiste à acheter des parts d'immeubles, via un véhicule financier, afin de percevoir des revenus correspondant aux loyers. Il conserve pourtant la valeur du patrimoine, procure un revenu régulier dans le temps, est accessible à moindre coût, offre une relative liquidité et... a rapporté en moyenne 5,63 % en 2010. Certaines SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) affichent même plus de 9 % par an en moyenne depuis 1995 (voir graphique) !Déléguer toute la gestionCertains épargnants, et plus seulement les retraités souhaitant obtenir des revenus réguliers, ont bien compris leur intérêt. La preuve, la collecte 2010 a atteint un record (voir interview). « De jeunes actifs se mettent à acheter des parts de SCPI pour stabliser leur portefeuille d'actifs », confie Michèle Séphons, PDG de Fiducial Gérance. De bonnes nouvelles à relativiser toutefois : les encours des SCPI restent modestes (20 milliards d'euros contre 1.300 pour l'assurance-vie).Il n'empêche, cet engouement devrait se poursuivre. Car, si la pierre-papier offre les mêmes avantages qu'un investissement locatif en direct ? rentabilité, possibilité d'achat à crédit, défiscalisation et diversification du patrimoine -, elle permet de déléguer toute la gestion. Fini les soucis de choix de l'emplacement, de tri de locataires, de gestion mensuelle et de patrimoine à entretenir..., la société de gestion se charge de tout. En outre, même si une SCPI est moins liquide qu'un compte à terme ou qu'un fonds en euros d'une assurance-vie, elle rapporte largement plus que tous les autres produits sécuritaires disponibles actuels. « En 2010, la baisse des taux d'intérêt a rendu les produits d'épargne sans risque nettement moins rentables, constate Daniel While, analyste à l'IEIF. Même si certains marchés boursiers ont affiché de belles performances l'an passé, leur évolution erratique effraie nombre d'épargnants à la recherche de valeur refuge. » Enfin, après avoir essuyé de nombreuses critiques dans les années 1990 sur leur opacité et leur manque de liquidité, les SCPI font preuve de transparence. Réglementées par l'Autorité des marchés financiers (AMF), elles doivent tenir à disposition du grand public rapports annuels et bulletins trimestriels avec le détail de la composition de leur portefeuille d'actifs et le montant de leurs réserves.Trois points à surveillerReste que, avec 139 SCPI différentes (dont 85 classiques), le choix est vaste pour un particulier. Pour faire le bon choix, trois points doivent être regardés. D'abord, la composition du parc immobilier : s'il est vieillissant, la SCPI devra le rénover, ce qui risque de peser sur sa rentabilité. Ensuite, la composition du patrimoine, qui doit être diversifiée au niveau géographique comme sectoriel. Les marchés immobilier d'habitation, de bureaux ou commerciaux ne suivent pas les mêmes cycles, et n'offrent pas la même rentabilité ni le même risque. Enfin, il faut vérifier la politique de « réserve », car les meilleures SCPI se constituent un « bas de laine » dans lequel puiser en cas de coup dur, comme en 2008 et 2009 afin de maintenir le niveau de revenus distribués. Un annuaire des SCPI, édité chaque année par l'IEIF, vous aidera à faire votre marché.
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