L'Assemblée générale de Sanofi rend hommage à Jean-François Dehecq

C'est dans un amphithéâtre quasiment plein du Palais des Congrès, à Paris, que Jean-François Dehecq a ouvert lundi sa dernière assemblée générale en tant que président du groupe pharmaceutique. « Je pars confiant que les bases nécessaires à ce groupe sont présentes pour l'avenir, grâce à Chris Viehbacher », a lancé celui qui, avec René Sautier puis comme PDG, a présidé pendant près de quarante ans aux destinées du laboratoire. Une façon de laisser une image consensuelle du tandem assuré pendant dix-huit mois avec son directeur général, alors que les divergences de style et de management entre les deux hommes ont souvent été pointées du doigt. Le dirigeant n'a pas non plus occulté les difficultés récentes de son parcours, indiquant que, « après un premier essai avec Gérard Le Fur [directeur général de 2006 à 2008, Ndlr] », il était désormais serein sur le devenir du groupe. « Il existe davantage de points communs que de différences entre nous », a souligné en écho Chris Viehbacher.« standing ovation »C'est à Lindsay Owen-Jones, président non exécutif de L'Oréalcute;al et plus ancien administrateur de Sanofi, qu'il est revenu de saluer « un grand patron, un grand bâtisseur, un grand monsieur ». Il a rappelé « le style de management chaleureux, par moment sentimental, humain au point d'être ponctué de coups de colères énormes » du président partant. Ce dernier, visiblement ému, a eu droit à une « standing ovation », sinon de la salle, du moins du management de Sanofi.Jean-François Dehecq s'est montré très attentif aux questions, notamment celles des salariés, eux aussi souvent émus. Aux chercheurs du site de Porcheville (Yvelines), qui doit être vendu à un sous-traitant, il a assuré qu'il sera demandé au repreneur de « s'engager sur les questions de personnel et d'emploi ». « Nous pensons toujours arriver à un accord de partenariat d'ici la fin juin », a ajouté Chris Viehbacher. Les critiques n'ont cependant pas manqué. Notamment sur la rémunération des dirigeants. Celle de Jean-François Dehecq (2,3 millions d'euros en fixe et variable en 2009) « ne reflète pas [sa] capacité à gérer la succession du groupe », a jugé un actionnaire en référence à l'épisode Le Fur. Celle de Chris Viehbacher (3,7 millions hors stocks options) a aussi été décriée. Comme prévu, Serge Weinberg a été nommé administrateur et le conseil peut ainsi le désigner comme président non exécutif. « L'équipe Weinberg-Viehbacher est une bonne équipe pour assurer la pérennité de l'entreprise », a conclu Jean-François Dehecq qui garde un pied dans le groupe puisqu'il présidera la fondation Sanofi Espoir, tout juste créée et dédiée à des programmes de santé solidaires.
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