Herman Van Rompuy, divine surprise  ?

Lors de sa désignation à la présidence du Conseil européen, en début d'année, Herman Van Rompuy était considéré comme « un pantin de Paris et Berlin ». L'ex-Premier ministre belge avait pourtant déjà réussi une mission impossible : éviter la partition de son pays. En à peine 6 mois, cet économiste, que l'on compare à Jacques Delors, catholique pratiquant et rédacteur à ses heures perdues de haïkus (poèmes courts japonais) s'impose aujourd'hui comme un homme clé de l'Europe. La crise née des dérapages de la Grèce lui a permis de jouer un rôle clé pour mener le difficile ajustement des politiques nationales à l'intérêt commun européen. Ce n'était pas gagné d'avance. Même si le traité de Lisbonne a institutionnalisé son poste, il a dû composer avec José Manuel Barroso, qui entendait garder un certain leadership à la tête de la Commission. Et le cas de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne, autre poste créé par le traité de Lisbonne, illustre la difficulté à se faire entendre. « J'ai mauvais caractère », confiait Herman Van Rompuy, « guest star » de la 8e édition du World Investment Conference, à La Baule, en début de mois. Un aveu qui, plus que de la coquetterie, traduit la détermination et la patience d'un homme plutôt affable et discret. Il a constitué autour de lui un groupe qui travaille activement à l'élaboration de mesures favorisant la convergence des économies de l'Union européenne. Une nécessité aujourd'hui pour garder au Vieux continent toute sa place dans une mondialisation économique où les parts de marché sont de plus en plus difficiles à gagner. Sans tambour ni trompette, il a obtenu que l'agenda européen comporte des réformes importantes, inimaginables il y a à peine un an : création officielle du fonds de stabilisation pour aider un membre européen, d'un montant de 440 milliards d'euros, refonte du pacte de stabilité avec de véritables pénalités, surveillance macroéconomique renforcée, soumission des projets de budgets nationaux aux autres membres européens avant leur discussion par les parlements, pouvoirs élargis pour l'office européen des statistiques Eurostat désormais doté d'un pouvoir d'enquête... Et certains observateurs disent que ce n'est qu'un début. Robert Jule
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.