Malgré ses difficultés, SGD se prépare à investir près de 300 millions d'euros

flaconnageLe pari est ambitieux pour SGD. En dépit d'un endettement lourd et d'un carnet de commandes en recul, l'ancienne filiale de flaconnage de Saint-Gobain (environ 6.000 salariés, dont 2.600 en France), lance un nouveau plan d'investissement de 293 millions d'euros sur cinq ans. Un montant équivalent à la moitié de son chiffre d'affaires de 2008 (631 millions d'euros, pour un excédent brut d'exploitation de 82 millions). « Cette somme sera consacrée, à part égale, à la modernisation de l'outil de production et au renforcement de la qualité des produits », détaille à « La Tribune » Thierry Dillard, président du groupe depuis mars. « Le plan est acté, seules les modalités de son financement sont encore en discussion. » La moitié de l'enveloppe sera allouée aux sites français de Mers-les-Bains (89 millions d'euros), de Sucy-en-Brie (46 millions) et des Verreries de l'Orne et de la Somme (15 millions). Des mesures très ambitieuses annoncées alors que l'activité de SGD est en net recul, notamment dans la parfumerie (51,8 % de son chiffre d'affaires en 2008). La société a souffert de la baisse des ventes, mais surtout du déstockage massif engagé par l'industrie.fort recul des commandesÀ Mers-les-Bains, où 57 emplois ont été supprimés, les commandes dans la parfumerie se sont effondrées de 40 % au premier semestre. « Un recul du même niveau est attendu sur l'année », annonce Thierry Dillard. Du coup, SGD rencontre des difficultés pour rembourser sa dette de 590 millions d'euros, contractée au moment de son rachat par les fonds d'investissement. Depuis plusieurs mois, la société, ses actionnaires, et les banques sont en discussion. Ces dernières sont regroupées autour d'un comité composé, notamment, de BNP Paribas et de Royal Bank of Scotland, d'après l'agence d'informations Debtwire. « Les négociations sont engagées entre les partenaires financiers de l'entreprise, et pourraient aboutir rapidement », signale le président du groupe. Elles pourraient se traduire par l'entrée au capital de nouveaux acteurs.De source proche, le fonds d'investissement Oaktree Capital regarderait de près le dossier. Une information que l'intéressé n'a pas souhaité commenter. Autre possibilité, certains créanciers pourraient décider de convertir leur dette en capital et ainsi devenir actionnaires de SGD. Une pratique déjà très répandue dans les pays anglo-saxons dans les dossiers de LBO (rachat par effet de levier).Alexandre Madde
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