Les marchés obligataires européens tournent la page Lehman Brothers

CRÉDITOnze séances de baisse consécutives et un seuil symbolique franchi. En s'établissant mardi soir à 545,21 points, l'indice Markit iTraxx Crossover, qui mesure le prix d'une protection contre un défaut de paiement d'une entreprise européenne du segment spéculatif (« high yield »), est revenu pour la première fois au niveau auquel il évoluait avant la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008.La tendance s'est poursuivie mercredi, l'indice abandonnant encore plus de 20 points, à 523,03. Un plus-bas depuis la fin du mois de juillet 2008. « Dans la mesure où le stress financier consécutif à la faillite de Lehman a disparu et où les statistiques signalent une amélioration de la conjoncture, il est assez logique que les primes d'assurance contre les défauts de paiement se normalisent », explique René Defossez, stratège taux chez Natixis.Au plus fort de la crise, l'indice Markit iTraxx Crossover avait dépassé le seuil des 1.000, tandis que son équivalent pour les entreprises dont la signature est de grande qualité (« investment grade ») cotait mercredi 81,94 contre encore plus 170 fin mars. Outre l'amélioration de la conjoncture, ces baisses tiennent également aux importantes levées de fonds effectuées par les entreprises européennes sur le marché obligataire qui ont éloigné le risque de crise liquidité.« Après le segment investment grade, qui a rouvert dès octobre dernier, les émissions de titres obligataires sur le segment high yield sont reparties à dès mai dernier », souligne Guy Stear, responsable délégué de la recherche crédit chez Société Généralecute; Générale. Ces flux de liquidités, combinés aux programmes de réduction de coûts qui ont permis d'améliorer les flux de trésorerie, « font apparaître le crédit aux entreprises européennes moins risqu頻, ajoute-t-il.La vitesse des ajustements observés peut cependant interpeller. « La vraie question concerne la cohérence économique du resserrement des primes de risque avec la hausse continue du taux de défauts d'entreprises », estime René Defossez, qui s'interroge sur le rôle joué par la spéculation dans la détente de l'indice iTraxx. Selon Moody's, le taux de défaut sur le segment spéculatif européen est passé de 0,7 % en septembre 2008 à 8,2 % en août 2009. Il avait atteint 16 % au plus fort de la crise de 2001-2002. Julien Beauvieux
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