Valérie Pécresse promet une rentrée universitaire « sereine »

enseignement supérieurPour un peu, le mouvement universitaire du premier semestre, pourtant inédit depuis quarante ans, serait déjà de l'histoire ancienne. Lors de sa conférence de rentrée, Valérie Pécresse a assuré que « toutes les conditions sont réunies pour une rentrée sereine ». Sans s'étendre sur les raisons du conflit, la ministre de l'Enseignement supérieur, qui avait pourtant tiré la sonnette d'alarme au printemps dernier, a préféré minimiser son impact.Selon les premières tendances issues de la procédure de préinscription Admission Post-Bac (APB), généralisée cette année, « il n'y a pas eu d'évitement des universités par les bacheliers ».Point de désaffection, donc. Les chiffres définitifs des inscriptions ne seront connus qu'en octobre, la plupart des universités n'ayant pas encore clos leurs inscriptions. Mais 99 % des dossiers étant traités, APB fournit d'ores et déjà une bonne photographie. Avec 2,231 millions d'étudiants attendus cette année, la chute des effectifs paraît enrayée, avec seulement 1.045 étudiants de moins par rapport à la rentrée 2008, alors qu'entre 2005 et 2008, la chute flirte avec les 10 %. Valérie Pécresse attribue cette stabilisation au système APB et à l'autonomie des universités (18 en bénéficient depuis le 1er janvier) qui aurait joué un « rôle moteur ».Mais la tendance est aussi mécanique, les filières sélectives (classes préparatoires, IUT, etc.) n'ayant ni la capacité ni la vocation à massifier leurs effectifs. Pour autant, ces dernières accroissent encore un peu leur attractivité. Les inscriptions en IUT gagnent 1 %, celles en école d'ingénieur 1,6 %, celles en classe prépa 2,5 %, alors que les inscriptions en licence (les trois années confondues) perdent 16.826 étudiants (? 2,3 %). Fait inquiétant, le recul persistant des sciences humaines et expérimentales. Concernant les premières, la ministre a créé au début du mois un conseil des humanités et des sciences sociales pour développer des synergies entre établissements et « clarifier les enjeux de formation et d'insertion professionnelle ». Quant aux secondes, le rapprochement des universités et des grandes écoles sera « l'un des grands chantiers de cette année », a promis Valérie Pécresse.PanégyriqueLa ministre a profité de l'occasion pour rappeler les efforts de son gouvernement : 320 millions d'euros supplémentaires de crédits cette année, 9.132 euros de dépense par étudiant contre 7.210 euros en 2006, hausse des bourses de 3 %, 30.000 nouveaux logements, plan campus, etc. Un quasi-panégyrique que pourrait bientôt faire oublier la relance cet automne du débat sur la réforme de la formation des enseignants. Clarisse Jay
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