Le SPD évoque l'idée d'une coalition avec les libéraux

AllemagneRevigoré par le débat télévisé de dimanche soir, le candidat social-démocrate à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, se sent pousser les ailes de l'audace. Dans une interview accordée mercredi au quotidien « Frankfurter Rundschau », il « souhaite », après le scrutin du 27 septembre, la mise en place d'une coalition dite « feu tricolore » regroupant le SPD (rouge), les libéraux du FDP (jaune) et les Verts. Puisqu'il refuse toute alliance avec Die Linke à gauche, cette combinaison est, en réalité, la seule qui lui permette encore de devenir chancelier.Pourtant, cette alliance apparaît encore comme improbable. D'abord, parce que le FDP, allié de la CDU d'Angela Merkel, ne veut pas en entendre parler. « Au feu, nous nous arrêtons au rouge », a plaisamment ironisé le secrétaire général des libéraux, Dirk Niebel. Leur président, Guido Westerwelle, a souligné que « les programmes du SPD et des Verts ne peuvent être réalisés qu'au prix d'énormes hausses d'impôts, ce qui ne se fera pas avec nous ». Les questions du nucléaire, du salaire minimum et de la santé sont également des points de divergence. Par ailleurs, certains membres du SPD, comme le ministre des Finances, Peer Steinbrück, ne cachent pas leur préférence pour la poursuite de la grande coalition. Enfin, selon les sondages, une telle alliance ne serait pas majoritaire. opération séductionFrank-Walter Steinmeier sait évidemment tout cela. Mais il sait aussi qu'en 2005, une grande coalition était loin d'être une évidence. « Après le 27 septembre, nous devrons faire face à des questions difficiles. Les négociations devront montrer si le SPD, le FDP et les Verts peuvent y répondre ensemble », affirme-t-il. Autrement dit, rien n'est jamais impossible dans la subtile alchimie des coalitions allemandes. Le résultat des élections sera plus déterminant que les programmes. Or, plusieurs observateurs ont constaté que, lors du débat télévisé regroupant les trois partis exclus de la grande coalition, écologistes et libéraux s'étaient montrés, malgré les divergences, plutôt cordiaux les uns envers les autres. Et, comme l'a relevé le président du SPD, Franz Müntefering, les points d'accord ne manquent pas sur la formation, la politique étrangère, la protection des données ou encore les PME. L'opération séduction a décidément débuté. Romaric Godin, à Francfort
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