L'arrivée de Free Mobile est « une bonne chose en soi » selon Fleur Pellerin

Non, le gouvernement n\'est pas contre la concurrence dans les télécoms. Et n\'a rien en particulier contre Free. C\'est en substance le message qu\'a visiblement souhaité glisser Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l\'Economie numérique, dans une interview accordée mercredi au « Figaro ». La ministre a semble-t-il cherché à corriger cette impression laissée après une série de déclarations de son collègue de Bercy, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, critiquant « la concurrence sans limite », et plus récemment l\'annonce de « 5 mesures en faveur de l\'investissement et l\'emploi dans les télécoms », sortes d\'orientations générales plutôt pro- opérateurs historiques.« Il n\'y a pas un méchant opérateur d\'un côté et des bons de l\'autre »Priée de dire si elle considère que l\'arrivée de Free Mobile était « au final une bonne chose », la ministre répond tout d\'abord que celle-ci a été « très mal préparée par le précédent gouvernement. » Devant la commission des affaires économiques de l\'Assemblée nationale ce mercredi après-midi, Fleur Pellerin a réitéré son propos devant les députés, jugeant que ses prédécesseurs n\'avaient « pas bien anticipé » cette modification de l\'équilibre économique du secteur. « Mais c\'est une bonne chose en soi, car il [Free Mobile] a été un facteur de baisse des prix » ce qui est incontestable, mais aussi d\'après la ministre «d\'innovation et d\'amélioration du service client », ce qui risque de faire bondir les opérateurs historiques. Ils n\'ont eu de cesse d\'affirmer que la seule innovation de Free était tarifaire. La ministre a précisé sa pensée devant la commission des affaires économiques dans l\'après-midi en indiquant que Free avait « dopé la capacité d\'innovation commerciale des autres opérateurs. » Quant à l\'amélioration du service client, les concurrents de Free ont beaucoup communiqué sur leur propre accompagnement des clients en boutique notamment. Fleur Pellerin tente de sortir d\'une vision manichéenne du marché en concluant « il n\'y a pas un «méchant» opérateur d\'un côté et des «bons» de l\'autre. » Si « l\'impact sur les marges des opérateurs est réel », aux yeux de la ministre « ce qui importe c\'est que cela ne ralentisse pas l\'investissement. »Du donnant-donnant avec Bouygues Telecom Quant aux autres opérateurs, la ministre propose une sorte de « deal » à Bouygues Telecom « celui qui, objectivement, a le plus pâti de l\'arrivée de Free Mobile » : elle laisse entendre qu\'il pourrait lui être accordé d\'utiliser ses fréquences 1800 Mhz en 4G comme il le réclame et dans le même temps l\'invite « à reconsidérer l\'ampleur de son plan de départs, qui porte sur 556 postes, par exemple, en proposant un maximum de reconversions en interne. »  Au sujet de SFR, dont elle a rencontré le PDG il y a peu, une « pépite, une entreprise sensible et stratégique » selon la ministre qui prévient que l\'Etat « sera très attentif à la structure capitalistique de Vivendi » et « fera tout pour que cette entreprise ne finisse pas entre les mains d\'actionnaires peu scrupuleux. » Cependant, les leviers dont disposent les pouvoirs publics sur l\'avenir d\'une entreprise privée semblent limités. Sur un éventuel rapprochement de SFR avec Numericable, la ministre ne semble pas contre : elle affirme que le gouvernement souhaite « maintenir un modèle à quatre opérateurs », à savoir Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Or un mariage du câblo-opérateur, qui, « surtout présent dans le fixe, n\'a pas exactement le même profil », avec un autre acteur « ne serait pas un retour à un marché à trois ».... 
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