Hachette, premier grand éditeur français à faire la paix avec Google

Nouveau coup de tonnerre sur l'édition française. Après Apple avec qui Hachette Livre a signé un accord en juin dernier pour vendre ses livres sur l'iPad, le numéro un français de l'édition enterre la hache de guerre avec Google. La filiale livre de Lagardèrerave;re, également numéro 2 mondial du secteur, a annoncé mercredi un accord hautement symbolique avec le moteur de recherche américain sur la numérisation d'oeuvres françaises indisponibles.Pourtant les deux groupes étaient en délicatesse. Mais, Hachette Livre reste solidaire du procès en cours intenté contre Google par le groupe La Martinière et le Syndicat national de l'édition (SNE) pour dénoncer les millions d'ouvrages numérisés par l'américain sans accord des ayants-droit. « Ce n'est pas un quitus donné à Google pour son comportement passé mais un cadre permettant de repartir sur de nouvelles bases, équitables, équilibrées et respectueuses de nos droits et ceux de nos auteurs », a d'emblée déclaré Arnaud Nourry, le président d'Hachette Livre, lors d'un point presse.Le protocole d'accord signé entre les deux groupes et qui sera finalisé d'ici six mois, porte uniquement sur la France. Il fixe les conditions de la numérisation par Google des oeuvres en langue française indisponibles à la vente dont les droits sont contrôlés par Hachette Lvre. Ce sont près de 50.000 livres - des ouvrages universitaires (Armand Colin, Dunod) mais aussi de la littérature générale (Calmann Lévy, Grasset, Fayard) - qui sont concernés. Ces livres « pourront être proposés sous forme de livre numérique via Google Livres, soit être exploitées sous d'autres formes commerciales telles que l'impression à la demande. »Convaincre tous les éditeursHachette qui récupérera un fichier de l'oeuvre numérisé et l'utilisera à sa guise, s'est gardé le droit de « déterminer quelles oeuvres Google pourra numériser » sachant qu'une bonne partie l'a déjà été sans aucune autorisation de l'éditeur français... Enfin, le prix de vente sera fixé par l'éditeur mais aucune précision n'a été donnée sur la part reversée à Hachette. Pour Google qui s'était mist ous les éditeurs français à dos, c'est une belle victoire. Dan Clancy, directeur de Google Editions, la future librairie en ligne qui devrait, selon lui, être lancée « avant la fin de l'année », entend désormais convaincre les autres maisons d'édition française de suivre les traces d'Hachette. Arnaud Nourry a lui aussi maintes fois répété que cet accord avait « vocation à être étendu à tous les éditeurs français » et précisé que le bureau du SNE avait été informé de l'accord dès mercredi matin. Pour le président du syndicat Antoine Gallimard, cet accord « entre deux sociétés internationales peut être une belle ouverture pour la France à condition que Google reconnaisse enfin la propriété intellectuelle et donc ses erreurs passées ». « On nous propose d'être associé à cet accord que nous regarderons de très près. Nous resterons intransigeants sur le respect de la propriété intellectuelle. Nous serons très vigilants sur le risque de monopole et sur le fait que les libraires soient associées au projet », prévient-il. Toutefois, il reconnaît « le changement d'attitude de Google dont témoigne l'accord ». Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a rappelé dans un communiqué que les questions de la numérisation et des droits des oeuvres indisponibles font l'objet d'un travail commun entre les éditeurs, les auteurs et le ministère et affirmé « la nécessité que le protocole Google-Hachette respecte les principes définis dans le cadre de cette concertation ».
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