La « gouvernance économique » au c ? ur de l'agenda européen

Jamais la conjonction des astres européens n'aura été aussi favorable à l'idée de gouvernance économique européenne. Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a présenté ce lundi aux ministres des Finances de la zone euro son « programme » pour renforcer la cohérence du bloc de 322 millions d'habitants. C'était une condition posée notamment par Paris pour sa reconduction dans les fonctions de président de l'Eurogroupe. La France a toujours estimé que les règles budgétaires inscrites dans le Pacte de stabilité et de croissance devaient être complétées par une coordination des politiques économiques. Le Luxembourgeois propose une « surveillance économique élargie » au-delà des questions budgétaires et relance le débat sur la représentation externe de la zone euro.Le Premier ministre socialiste, José Luis Zapatero, qui exerce depuis le 1er janvier la présidence tournante de l'Union européenne, plaide, lui, pour une « gouvernance économique européenne », en nette rupture avec les présidences suédoise et tchèque qui l'ont précédée tandis que le nouveau président permanent de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a déjà placé son mandat sous le signe de la relance et de la coordination économiques, et convoqué un conseil européen le 11 février.« convergence de vue » Le tout arrive sur fond d'affaissement de l'économie grecque, placée de facto sous la surveillance de ses partenaires pour plusieurs mois. Sous prétexte de parler méthodologie statistique, les ministres des Finances des Vingt-Sept consacrent d'ores et déjà une partie de l'Ecofin de ce mardi à plancher sur le cas grec. Ces initiatives ont-elles une chance de déboucher sur des progrès sensibles ? Les facteurs institutionnels sont plutôt favorables. Le traité de Lisbonne, en vigueur depuis le 1er décembre, renforce l'Eurogroupe qui doit se doter d'un véritable secrétariat. Mais peut-on compter sur la « convergence de vue » entre Paris et Berlin qui a fait défaut jusqu'à présent ? « Berlin est très en ligne avec Paris sur le programme de Jean-Claude Juncker », assurait lundi un diplomate. Des nuances persistent tout de même. L'Allemagne, très préoccupée par les laxismes budgétaires de certains États, s'inquiète de l'absence d'instruments contraignants pour les remettre dans le droit chemin. Paris veut aller au-delà et aborder la question de la « compétitivit頻 de l'Europe par rapport au reste du monde et de la concurrence sociale et fiscale entre économies de la zone euro. Un terrain sur lequel elle n'a jamais réussi à entraîner Berlin jusqu'à présent. n
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