Plan de vol contrarié pour British Airways

British Airways pourrait passer un week-end difficile. Sauf revirement de dernière minute dans les négociations de la dernière chance ce jeudi avec la direction, les hôtesses et stewards vont débuter ce samedi une grève de trois jours, reconductible le week-end prochain. Un tiers des passagers devrait être bloqué.Le conflit semble symboliser les difficultés de la compagnie aérienne britannique. D'un côté, Willie Walsh, son très combatif directeur général, affirme que l'entreprise « se bat pour sa survie ». L'entreprise a perdu 401 millions de livres (450 millions d'euros) avant impôts l'an dernier et est en passe de perdre encore plus cette année (avril 2009 à mars 2010). De l'autre côté, le personnel de cabine, qui bénéficie encore partiellement de conditions héritées du monopole d'état, rejette la stratégie de réduction des coûts, soulignant que BA « ne réussira jamais à faire concurrence au marché low cost ». Surtout que ces nouvelles économies s'ajoutent à une multitude de plans de restructuration depuis une dizaine d'années, entraînant la réduction de près de la moitié des effectifs depuis 2001, passant de 63.000 à 36.000 aujourd'hui. Et ce pour le même chiffre d'affaires. Au coeur du conflit social se trouve la réduction de 15 à 14 membres d'équipage dans les longs courriers, et un gel de leurs salaires pendant deux ans. En 2008, BA payait en moyenne 29.000 livres (32.515 euros) les membres d'équipage. C'est 50 % de plus qu'EasyJet et deux fois plus que Virgin Atlantic. La différence s'explique par l'ancienneté des employés mais aussi des accords historiques sur les journées de récupération.Fusion imminente avec Iberia« British Airways ne peut pas rester la tête dans le sable : sur les vols courts courriers, Easyjet et Ryanair transportent à eux deux réunis trois fois plus de passagers ; sur les longs courriers, la concurrence vient de compagnies comme Singapore Airlines, dont le service est excellent mais les coûts très inférieurs », explique John Strickland, de l'entreprise de JLS Consulting, qui a oublié les compagnies du Golfe.Pourtant, derrière ces difficultés, BA entrevoit des signes positifs. Au-delà d'un redressement spectaculaire des comptes au troisième trimestre (octobre à décembre 2009), durant lequel BA a dégagé un léger bénéfice opérationnel (Ryanair était en pertes), la direction a trouvé cette semaine un accord avec les syndicats pour augmenter les contributions des employés à son fonds de pension, dont le déficit se monte à 3,7 milliards de livres (4,1 milliards d'euros). Ce déficit était un obstacle à tout rapprochement. Et cet accord rend très probable la conclusion d'une fusion avec Iberia, qui voyait dans les retraites l'un des principaux points de blocage. Les deux compagnies ont annoncé en novembre un accord en vue d'un mariage, et British Airways confirme qu'elle espère le conclure « d'ici à la fin du premier trimestre ». Une signature pourrait être annoncée le 25 mars, date d'un conseil d'administration d'Iberia. Le mariage devrait permettre de dégager 400 millions d'euros de synergies par an. Autre bonne nouvelle, cette fusion va se doubler d'une alliance commerciale renforcée avec American Airlines sur l'axe transtlantique, après le feu vert sous réserve de Washington.
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