Après plusieurs semaines d'accalmie, les craintes entourant les difficultés budgétaires de la Grèce ont refait surface ce jeudi. Alors que certains observateurs estimaient que les émissions obligataires espagnoles réalisées le même jour, pourraient, en cas d'insuccès mettre le feu aux poudres, l'étincelle est finalement venue du premier ministre grec, qui a évoqué l'idée d'un recours à l'aide du FMI.Evoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations à 10 ans grecques augmentait de 17 points de base, à 6,28 %, bien loin cependant du record de 7,16 % atteint le 28 janvier dernier. Le mouvement était plus net encore sur les échéances les plus courtes. Le rendement des titres de maturité 2 ans bondissait ainsi de 39 points de base, à 4,86 %, et celui des obligations à 5 ans de 22 points à 5,72 %. Sur le marché des « Credit Default Swap », qui permettent de s'assurer contre un défaut de paiement, le contrat à cinq ans sur la Grèce grimpait de 28 points de base, à 316 points, son plus haut niveau depuis trois semaines, selon les données CMA DataVision.un peu plus sous pressionLa réussite des émissions obligataires de l'Espagne, dont l'état des finances publiques inquiète également les marchés, n'a que temporairement ralenti le phénomène. Depuis le début, à la mi-octobre, de la crise grecque, le coût d'emprunt à 10 ans de l'état hellénique a gonflé de plus de 1,5 %, mettant un peu plus sous pression des finances publiques déjà plombées par un déficit de 12,6 % l'an dernier. Avec un total de 13 milliards d'euros collectés depuis début 2010, la Grèce a pour l'instant levé environ 24 % des fonds nécessaires à son financement cette année. Le pays doit faire face à environ 20 milliards d'euros de remboursements d'ici fin mai, notamment 8,2 milliards d'euros arrivant à échéance le 20 avril prochain.Julien Beauvieux

latribune.fr

18 Mars 2010, 23:19

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