Paris est tragique

Au lieu de rêvasser à la présence de deux clubs français en quart de finale de la Ligue des champions et de partir en hypothèses sur le tirage au sort qui aura lieu aujourd'hui à Nyon, le football français est plongé dans l'effroi. Mercedi, à 23h30, Yann L., 38 ans, est décédé des suites de ses blessures à l'hôpital Beaujon de Clichy. Mort sous les coups de supporters parisiens, en marge de PSG-OM le 28 février dernier aux abords du Parc des Princes. Fans du même club que lui donc, mais pas de la même tribune. Il était de Boulogne, ses agresseurs d'Auteuil. « Ils vont tuer le PSG », a prophétisé Alain Cayzac, ancien président du PSG sur RMC. Ils, ce sont ces supporters et leurs débordements qu'aucun président parisien n'a réussi à éradiquer malgré quatre à cinq millions d'euros dépensés par an en matière de sécurité. Plus qu'aucun club de l'Hexagone. Pas suffisant et Grégory Coupet, gardien du PSG, avouait qu'il « n'emmènerait pas ses enfants au Parc des Princes ». Ce décès fait craindre des représailles malgré plusieurs appels au calme lancés notamment par les parents de la victime qui invitent « au recueillement et à la compassion ». Après les événements du 28 février, le club avait décidé d'interdire ses supporters de déplacement jusqu'à la fin de saison ainsi que de fermer les locaux des associations. Si quatre gardes à vue et une mise en examen sont en cours, le ministère de l'Intérieur n'a pas tardé à réagir après l'annonce du décès du jeune homme. « Il faut vraiment qu'il ne soit pas mort en vain, pour rien. Nous prenons des décisions lourdes, nouvelles et efficaces, pour faire reculer la violence aux abords du Parc des Princes et quand on se déplace à l'extérieur », avance Robin Leproux le président parisien. Auxerre-PSG, le 23 mars prochain, comptant pour les quarts de finale de la Coupe de France, se déroulera à huis-clos et le PSG a renoncé à ses conventions avec chaque association de supporter. De plus, chaque association sera dissoute si la présence de l'un de ses membres est prouvée dans le tabassage de Yann. « L'amour du maillot est devenu haine de l'autre, haine du sport, haine de la vie. Il faut appuyer les efforts des pouvoirs publics pour clore le cycle de la violence », appuie Rama Yade, secrétaire d'Etat aux sports. 35 ans de débordementsBrigade d'intervention rapide, interdictions massives de stades, ces mesures toutes fraîches n'ont pas encore produit d'effets. Car ce phénomène hooligan est ancré dans le PSG depuis ses premiers pas en 1976 où une poignée a voulu copier le modèle des kop anglais. Il ne faut attendre que quelques mois pour voir les premiers débordements engendrés par les premiers abonnés lors d'un déplacement à Nancy. Il y a quatre ans, le décès de Julien Quemener était venu bouleverser le Parc où l'antagonisme entre les tribunes Boulogne et Auteuil ne cesse de grandir. Ce fait divers ne fait que rajouter du poison à cette saison totalement pourrie de Paris sur le terrain et en dehors. Son futur proche se tiendra dans un stade vide. D'abord à Nice samedi, puis à Auxerre et enfin contre Boulogne où du huis clos a été prononcé. Paris est tragique...
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