Le bloc-notes de Stéphane Soumier

STRONG>Se mange froidDominique de Villepin refusait toujours de recevoir Angela Merkel quand il était ministre des affaires étrangères, il jugeait qu'elle n'avait "aucun avenir". Cette confidence, qui m'est faite par un ancien collaborateur, m'inspire deux pensées : Villepin n'a pas toujours eu la "vista", et il a laissé sur son chemin un certain nombre d'ennemis qui doivent, à son sujet, trainer bien des cadavresAnnihilationBP sera-t-elle "réduite à néant" ? C'est la question que pose Medvedev, le président Russe dans le Wall Street Journal vendredi matin. On voit bien le processus se mettre en place, avec un accès au marché qui est en train de se fermer à mesure que les agences dégradent la note de la compagnie. "Ce serait sans précédent, et je ne suis pas sûr que ce soit très rassurant", me dit Jean-Christophe Alquier, le vice-président de TBWA. Il estime d'ailleurs, paradoxalement, que BP n'a pas commis de faute de communication, assumant dès le départ l'entière responsabilité de la catastrophe, déployant sur le terrain des moyens importants et visibles. J'ai quand même le sentiment que l'erreur vient de là. De l'application finalement professionnelle des stratégies de communication classiques. Cela peut se comprendre, les experts du pétrole continuent à penser que cette marée noire ne sera pas une "catastrophe majeure", "le Golfe du Mexique est immense et peut absorber bien pire", disait Tony Hayward il y a quelques semaines. Il doit toujours le penser. Néanmoins, la force des réseaux, la capacité de mobilisation publique est telle aujourd'hui, qu'il fallait anticiper le pire. Je veux même aller plus loin, ne vivons-nous pas la première crise d'opinion post "climate-gate"? Vous savez ces échanges de mails piratés qui jettent le discrédit sur les travaux en matière de réchauffement climatiques. Qu'on le veuille ou non, nos certitudes là-dessus vacillent forcément, et les puissants groupes de pression qui en vivaient doivent se trouver d'autres proies. Ils ont donné là, la mesure de leur force. BP ne l'a pas compris assez tôt, mais l'art de la guerre est ainsi fait qu'on ne peut apprendre que de la défaite des autres.Généralement inaudible"Moindre". Mais comment peut-on choisir ce mot ? "Une croissance à moindre risque". C'est le titre du Plan Stratégique de la Société Généralecute; Générale, rendu public mercredi dernier. Ils ont dû y réfléchir quand même. Y avait du monde autour de la table ce jour là, non ? Des batteries d'analyses, du PowerPoint dans tous les sens... et pourquoi pas un dictionnaire: "moindre, adj, 1.Plus petit en dimensions, en quantité, en intensité (je cite le Petit Larousse, la référence) 2. (avec l'art. def.) Le plus petit" (en l'occurrence, ça n'est pas le cas).... viens la troisième définition, et je vous assure que je cite texto le Larousse, édition 2011:" 3. Suisse. fam. Maladif, affaibli". Vous avez bien lu: en Suisse, où l'on s'y connait en banques, vouloir le "moindre", c'est appeler au secours. Et si je l'écris, au-delà du plaisir d'un petit jeu de mots, c'est bien que c'est l'impression qui ressort de la lecture de ce plan, et même d'une rencontre avec le patron Frédéric Oudéa: une banque affaiblie qui n'a pas encore trouvé d'issue et va s'efforcer, en attendant, de "bien faire son métier, de mieux servir ses clients". Ce "moindre" dit parfaitement les doutes d'une équipe de direction qui vit sur les choix faits par ceux qui l'ont précédée (notamment la présence en Russie, en Europe Centrale). Voulaient-ils faire cet aveu? Evidemment, non. En négligeant d'ouvrir le dictionnaire, ils l'ont fait pourtant.Au fait Nouveau record pour Apple, en séance, jeudi soir : ça s'arrête quand ?
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