Allô, Mister Buffett  ?

chronique sur le vifLe sauvetage de Lehman Brothers n'a-t-il tenu qu'à un (coup de) fil ? Mardi, au cours d'une réunion organisée par le magazine « Fortune », le milliardaire Warren Buffett, âgé de 79 ans, a révélé que, durant la tourmente qui a failli emporter la finance américaine en septembre 2008, il avait reçu un appel téléphonique de Robert Diamond, le patron de Barclays Capital. Ce dernier lui demandait de se porter garant sur le rachat de Lehman Brothers qu'envisageait de faire la banque anglaise. Les autorités de Londres étaient en effet réticentes à l'opération, ayant déjà fort à faire avec d'autres banques britanniques. Mais ce samedi-là, le vieux sage, vénéré par les petits porteurs du pays, est en route pour Edmonton (Alberta), invité à un gala de bienfaisance, et trouve trop compliqué de parler du « deal » au téléphone. Il suggère donc à Diamond au vu de l'importance du dossier de lui envoyer les détails par fax. Mais, de retour à son hôtel vers minuit, il ne trouve rien. Quelques jours après, Lehman Brothers disparaissait. Dix mois plus tard, consultant son téléphone mobile dont il ignore toutes les fonctionnalités autres que répondre et appeler, l'« oracle d'Ohama » est intrigué par un signal sur le petit écran. Il demande à sa fille à quoi cela correspond. Elle découvre alors le fameux message de Robert Diamond prêt à fournir les modalités de l'opération de rachat de Lehman par Barclays. Pourquoi le patron Robert Diamond n'a-t-il pas utilisé le fax comme convenu ? Pour le moment, la banque britannique n'a pas souhaité commenter les révélations de Warren Buffett. Tout comme AIG, le géant américain de l'assurance, qui aurait également approché l'oracle, avant de se faire sèchement éconduire sous le motif qu'il n'avait pas l'habitude de mettre un sou dans les affaires qui ne lui rapporteraient rien. La journaliste de « Time », qui a rencontré le milliardaire juste après ses déclarations, lui a demandé s'il aurait été d'accord pour l'opération de rachat de Lehman. Après avoir glissé son téléphone portable dans sa poche, il répondit, énigmatique : « Je ne sais pas. » Robert Jules
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