Plusieurs découvertes majeures rebattent les cartes

Les compagnies pétrolières n'arrêtent jamais de chercher et de trouver du pétrole. L'année 2009 est de ce point de vue à marquer d'une pierre blanche. Non seulement les compagnies pétrolières ont découvert plusieurs gisements géants ? plus de 10 milliards de barils pour les seuls six premiers mois de 2009 ?, mais ces découvertes redessinent la carte mondiale du pétrole. Elles battent surtout en brèche l'idée défendue par les partisans du « peak oil » selon laquelle, faute de découvertes majeures, la production de pétrole est condamnée à un rapide déclin.Plus de 200 gisements ont été découverts depuis le début de l'année dans une douzaine de pays et régions allant du Kurdistan irakien à l'Autriche en passant par la Russie ou Israël. Mais les découvertes les plus lourdes de conséquences ont été faites au Brésil, dans le golfe du Mexique et en Sierra Leone. « Des découvertes rendues possibles par les progrès technologiques et la capacité des compagnies pétrolières à repenser sans cesse leur compréhension de la géologie », souligne Francis Perrin de la revue « Le Pétrole et le gaz arabes ». Il y a un quart de siècle, pomper du pétrole sous 200 mètres d'eau était un exploit. Il est aujourd'hui possible de le faire à une profondeur de 2 kilomètres. La flambée des cours de l'or noir, depuis le début de la décennie, a également poussé les compagnies pétrolières à gonfler leurs budgets exploration.La découverte par l'américain Anadarko d'un gisement aux larges des côtes de la Sierra Leone, baptisé Venus, équivaut à la découverte d'une nouvelle province pétrolière. La même société pétrolière a en effet découvert, il y a plusieurs années de cela, le gisement Jubilee (1,8 milliard de barils) au large des côtes du Ghana. Les 1.100 kilomètres qui séparent Jubilee, qui doit entrer en production l'an prochain, et Venus pourraient recéler plusieurs autres gisements géants comme en témoigne la bagarre opposant actuellement l'américain ExxonMobil et le chinois Cnooc pour prendre une participation dans Jubilee.Les découvertes spectaculaires réalisées par Petrobras au large de Rio de Janeiro, dans le bassin de Santos, vont propulser le Brésil dans le club des principaux pays producteurs de pétrole dans les dix prochaines années avec une production attendue de 6 millions de barils par jour. Petrobras est désormais la cinquième entreprise au monde par sa capitalisation boursière (208 milliards de dollars). Les réserves prouvées devraient doubler dans les deux ou trois prochaines années pour atteindre 35 milliards de barils. « Mais on ira probablement bien au-del࠻, estime Pierre Terzian, le directeur de « Pétrostratégies ».Les progrès technologiques jouent un rôle majeur dans ces nouvelles découvertes. Le britannique BP a ainsi découvert un gisement « géant » dans le golfe du Mexique. Baptisé Tiber, le gisement est localisé à plus d'1 kilomètre d'eau et plus de 10 kilomètres de roche, ce qui en fait l'un des gisements les plus profonds jamais forés. L'intérêt de cette découverte est qu'elle a été réalisée dans l'une des plus vieilles provinces pétrolières de la planète. Des milliers de forages ont été effectués. Mais, appréhendant la géologie différemment, BP vient de faire une découverte majeure qui devrait pousser les autres compagnies présentes dans le golfe du Mexique à reconsidérer leurs hypothèses d'exploration. La théorie du « peak oil » a pris un sérieux coup de vieux cette année. Xavier Harel
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