Marchés émergentsOleg Deripaska est sur le point de parvenir à ses fins. Le sulfureux oligarque russe, qui contrôle le géant de l'aluminium UC Rusal, a obtenu vendredi une première victoire dans les négociations qui l'opposent depuis des semaines aux autorités boursières de Hong Kong.Après lui avoir opposé trois fois de suite une fin de non-recevoir, celles-ci ont fini par lui accorder le feu vert dont il avait besoin pour lancer la cotation de Rusal sur leur place boursière. C'est une première pour le monde des entreprises russes, jusqu'alors essentiellement tournées vers le marché londonien.Toutefois, ce premier succès se double d'une condition importante. Hong Kong a dit oui mais l'opération devra se limiter à la communauté des investisseurs institutionnels. Cette ultime réticence n'est guère surprenante. Elle en dit long sur les inquiétudes des autorités locales face à ce mastodonte, concernant la personnalité de son dirigeant ? toujours critiqué pour ses liens présumés avec des organisations criminelles ? d'une part. Et son passif financier de l'autre. Rusal souffre toujours de l'effondrement de la demande d'aluminium en 2008.L'endettement financier du groupe, bien que réduit par la récente restructuration ? imposée par Hong Kong, menée début décembre ? atteint encore 14,9 milliards de dollars (contre 16,8 avant) pour un chiffre d'affaires de 15,7 milliards de dollars en 2008.Ce premier pas est donc crucial pour le groupe. Sans compter qu'il envisage également une cotation à la Bourse de Paris. En cédant 10 % de ses titres, Rusal pourrait envisager de lever jusqu'à 2,5 milliards de dollars. Une somme qui devrait contribuer à amortir une partie de sa dette. Dès le 4 janvier prochain, le groupe devrait commencer à tester la température auprès des investisseurs locaux.M. B.

latribune.fr

19 Déc 2009, 1:43

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