Les parodies en BD

L'affiche donne le ton : un Superman entarté par Gotlib, alors qu'une volée de balles le laisse indemne. Obélix en drag-queen, Superdupont sur sa fameuse boîte de camembert. Vous verrez tout cela et plus encore au musée de la Bande dessinée à Angoulême. « Parodies : la bande dessinée au second degré » est une exposition amusante et cultivée sur le détournement en images.La parodie est entendue ici dans son sens le plus large : une oeuvre qui en imite une autre, en lui faisant subir certaines transformations. Cette définition un peu fourre-tout permet à l'exposition de s'aventurer avec bonheur sur tous les sentiers de la BD, depuis les premières parodies du milieu du XIXe siècle aux détournements subis par un personnage comme Harry Potter, devenu « Harry Cover », luttant contre Boldemorve sous les pinceaux et la plume de Veys, Barral et Thomas en 2005.La bande dessinée n'a jamais hésité à parodier tous les arts, tous les genres, sans restriction. Les grands peintres ont été abondamment pastichés, Léonard de Vinci en tête. Cette partie de l'exposition montre avec humour et talent les relations que les dessinateurs de BD, longtemps considérée comme un sous-genre, entretiennent avec la peinture, son aînée prestigieuse. Le collectif allemand interDuck détourne depuis plusieurs années les grands peintres pour exécuter des portraits de personnages Disney. Ainsi, Donald devient un bourgeois dans le style de Rembrandt ou apparaît sous les traits de la Joconde. La bande dessinée est ici une petite soeur insolente, une « sale gosse » qui nous amuse follement. Plus loin, ce sont les classiques de la littérature qui en prennent pour leur grade. « À la recherche du temps perdu », le texte fleuve et chef-d'oeuvre de Marcel Proust, résumé en une seule planche dessinée par François Ayroles, cadrée sur plan fixe, est un morceau de bravoure, une parodie intellectualisée qui frappera les amateurs du récit proustien. Les oeuvres montrées sont souvent très référencées : pour comprendre la parodie, il faut connaître l'objet parodié. Mais les néophytes de la bande dessinée ne sont pas laissés pour compte : les grands personnages du genre, Robin des bois, Tarzan, Sherlock Holmes, Conan le Barbare et Harry Potter ont droit à des focus assez hilarants. Et pour les plus grands, des parodies coquines, un des aspects majeurs du genre...Francine Guillou« Parodies : la bande dessinée au second degré » au musée de la Bande dessinée, Angoulême, jusqu'au 24 avril 2011. Rens. : 05.45.38.65.65. ou www.citebd.org
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