Goldman Sachs distancée par ses concurrentes américaines

L'écart se creuse entre les banques américaines. Après JPMorgan Chase et Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs ont présenté mercredi leurs résultats pour l'année 2010. Si la première a enregistré un bénéfice historique, Goldman Sachs n'a pas été capable de reproduire les performances record réalisées en 2009. L'an dernier, la banque d'affaires américaine a ainsi accusé un repli de 37 % de ses profits, à 7,7 milliards de dollars, contre 12,2 milliards un an auparavant. Sur le seul quatrième trimestre, son bénéfice net a reculé de 53 % (2,2 milliards). Victime selon son PDG Lloyd Blankfein « de conditions de marché difficiles », elle a vu son produit net bancaire reculer de 13 % (39,2 milliards), plombée notamment par la forte chute de ses activités obligataires. Avant elle, JPMorgan et surtout Citigroup avaient également fait état d'un repli marqué de leurs revenus obligataires. « En regardant vers l'avenir, nous voyons des signes de croissance et une activité économique en hausse », a rassuré Lloyd Blankfein. Pas suffisant pour convaincre les marchés, l'action Goldman Sachs chutant de près de 3 % à la mi-séance. Les investisseurs redoutent surtout l'impact de la réforme Dodd-Frank et plus particulièrement de la « Volcker Rule », qui prévoit l'interdiction du trading pour compte propre. Selon les estimations de JPMorgan, une application stricte de ce nouveau cadre juridique amputerait de 12 % les profits de Goldman Sachs et de Morgan Stanley.Image de marque« Goldman Sachs devrait s'adapter plus rapidement que les autres », nuance Mike Mayo, de Crédit Agricolegricole Securities, citant un management efficace, des technologies de pointe et des capitaux importants. D'autant que les premières recommandations du Conseil de surveillance de la stabilité financière, chargé de mettre en oeuvre le texte voté par le Congrès, laissent entrevoir une certaine liberté. Notamment parce qu'il est parfois difficile de distinguer les opérations pour compte propre de celles effectuées pour des clients. « Cette flexibilité constituerait une victoire pour les banques, estime FBR Capital, et devrait moins pénaliser Goldman Sachs et Morgan Stanley. »Autre chantier pour la banque : la réhabilitation de son image de marque, entachée par l'affaire Abacus, dans laquelle elle a finalement accepté de payer 550 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites. Pour redorer son blason, la banque a lancé une campagne de publicité, la première depuis son entrée en Bourse en 1999. Elle a également publié une série d'engagements afin d'améliorer la transparence de ses activités. Mais Goldman Sachs ne reste jamais longtemps éloignée de la polémique : son rôle dans le placement privé de 1,5 milliard de dollars d'actions Facebook a suscité ces derniers jours de nombreuses interrogations et critiques.
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