La Bourse de Londres mise sur la compensation

Après le rachat de la société technologique sri-lankaise MillenniumIT et celui de la plate-forme alternative de négociation européenne Turquoise, le London Stock Exchange (LSE) serait en train de négocier un autre virage : celui de son renforcement dans le segment du postmarché, qui réunit les activités de compensation et de règlement livraison. Selon le « Financial News », l'opérateur négocierait depuis juillet 2009 le rachat de l'organisme de compensation EMCF, et les discussions pourraient bien aboutir dans les prochaines semaines. Ni le LSE, ni EMCF n'ont souhaité commenter l'information. EMCF est aujourd'hui détenue à 78 % par Fortis, aux Pays-Bas, et à 22 % par Nasdaq OMX. Ce qui ne sera pas sans poser question si le LSE en prend effectivement le contrôle.Ces derniers mois, Xavier Rolet, le patron du LSE, n'a pas caché son souhait de voir le groupe se développer sur le postmarché, qui représente 19 % de son chiffre d'affaires (au premier semestre). L'opérateur est déjà présent sur ce segment en Italie via Cassa di Compensazione e Garanzia (CC&G) et Monte Titoli, acquis avec Borsa Italiana en 2007. Mais il ambitionne davantage. Lundi, le LSE a annoncé l'arrivée de Kevin Milne pour diriger le postmarché, assurer sa croissance et sa diversification, une mission jusqu'alors dévolue à Massimo Capuano, le numéro 2 du groupe. Ancien du LSE, Kevin Milne était à la tête jusqu'en décembre dernier d'une des filiales d'Euroclear, Xtrakter.« La pensée dominante du début des années 2000, qui prédisait la fin d'une organisation en silo [négociation, compensation, règlement livraison, Ndlr] est complètement battue en brèche », constate Jean de Castries, directeur général d'Equinox Consulting. « Aujourd'hui, la tendance s'inverse, pour au moins deux raisons. Les Bourses historiques connaissent une vive pression à la baisse des prix. Et il est plus simple d'avoir une offre compétitive en maîtrisant l'ensemble de la chaîne titre plutôt que de dépendre d'un organisme de compensation extérieur. »En novembre, Xavier Rolet a entamé un bras de fer avec LCH. Clearnet (compensation) et Euroclear (règlement livraison) au motif qu'ils « réduisent la compétitivité de Londres ». Au-delà, la crise financière a déclenché une tendance de fond. « Les investisseurs institutionnels, comme les régulateurs, ont une exigence très forte d'élimination du risque systémique », souligne Jean de Castries. Bruxelles doit faire cette année des propositions législatives pour sécuriser le marché des dérivés échangés de gré à gré, via le recours à la compensation. Autant d'opportunités nouvelles. C. FR.L'opérateur est déjà présent sur ce segment en Italie, mais il ambitionne davantage.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.