Le prix du baril peu affecté

« La dichotomie entre la prévision de tensions à terme sur l'offre de pétrole et un contexte morose marqué par des craintes de ralentissement économique continuent de dicter les cours du baril », relevaient lundi les analystes de Barclays. Un coup d'oeil sur les prix des différents contrats à terme confirme cette analyse. À 76,24 dollars (+ 21 cents), le contrat du pétrole brut léger texan (WTI), coté sur le Nymex pour échéance la plus rapprochée, a perdu presque 10 dollars depuis son record annuel de 87,09 dollars atteint le 6 avril, quelques jours avant l'explosion de « Deepwater Horizon ». Depuis, les mauvaises nouvelles sur la reprise économique ont fait revenir les cours sous les 70 dollars à la mi-mai. Mais, à tout moment, les échéances lointaines ont conservé une prime substantielle. Il faut ainsi débourser 83 dollars pour acquérir du brut livrable en juillet 2016 à Cushing, petite bourgade de l'Oklahoma.Cette évolution des prix dans une courte bande de fluctuation entre 70 et 88 dollars depuis près d'un an a le mérite de satisfaire consommateurs et producteurs, qui se souviennent du record de 147,27 dollars atteint le 11 juillet 2008 et du plongeon sous les 35 dollars l'an dernier. C'est en tout cas l'avis de l'Arabie Saoudite, juge de paix du marché et seul acteur au monde à pouvoir gérer la quantité de pétrole qu'elle met sur le marché.production diminuéeL'inquiétude sur l'avenir de l'offshore profond constitue un facteur de soutien des cours. Mais « pas à court terme », précise David Fyfe, chef de la division des marchés et de l'industrie pétrolière au sein de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). À plus long terme, tout dépendra, selon lui, des réglementations futures aux États-Unis. Ces derniers étaient restés à l'écart du resserrement de la sécurité sur les forages en mer, intervenu après le drame de la plate-forme « Piper Alpha » en 1988 (167 morts). Ce que craint par contre David Fyfe, c'est le retard sur la mise en oeuvre des forages dans le golfe du Mexique. Ce qui concernerait près de 300.000 barils/jour. C'est peu au regard de la production de la planète (85 Mbj), mais il ne faut jamais oublier que les prix se forment à la marge. C. T.
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