Fillon est candidat à sa propre succession

Sarkozy a deux schémas possibles : il remplace Fillon et il peut garder beaucoup de ministres importants et de qualité. Il garde Fillon et il doit changer beaucoup de ministres ». Dans une interview à « France Soir » de lundi, Alain Minc, l'un des conseillers de l'ombre du chef de l'État résume l'alternative qui s'offre au président à l'automne, lorsqu'il procèdera au grand remaniement ministériel précédant l'échéance de 2012. En déplacement officiel, le week-end dernier, en Nouvelle Calédonie, François Fillon a en tout cas donné l'impression à ses interlocuteurs qu'il estimait proche la fin de son bail à Matignon. En prononçant à deux reprises, une fois au Japon puis ensuite à Nouméa, le mot de rigueur, officiellement bani du discours du chef de l'Etat, il se serait affranchi de la réserve imposée à un Premier ministre vis-à-vis du président qui l'a nommé. « Si je savais (ce que prépare Nicolas Sarkozy), je ne vous dirais rien », a lancé Fillon aux journalistes qui l'accompagnaient. modestie et rigueurPropos d'un chef de gouvernement las après des semaines éprouvantes pour la majorité et qui n'aspire qu'à retrouver la maison qu'il a louée en Toscane à partir du 1er août. Peut-être. En fait, le Premier ministre continue de jouer le modeste et le rigoureux en misant sur son image auprès des Français : selon Ipsos pour le Point de jeudi, il recueille encore 44 % de jugements favorables contre 35 % pour Sarkozy. Il mise également sur sa cote auprès des élus UMP. Le 7 juillet dernier, ces derniers, reçus à Matignon pour la fin de la session parlementaire, ont une nouvelle fois apprécié que Fillon les rassurent et les calinent face à un président qui les inquiètent par ses silences et son image brouillée. soutien sans failleDans l'affaire Bettencourt-Woerth, Fillon a réussi la performance de soutenir sans faille le ministre du Travail face à la gauche à l'Assemblée sans être pour autant éclaboussé par les soupçons de financement illégal de l'UMP.La question qui se pose finalement à Sarkozy est simple : peut-il se passer de François Fillon ? Plus exactement, peut-il trouver un meilleur successeur que lui pour Matignon à l'automne ? Or, la liste des premiers ministrables s'est réduite ces dernières semaines avec la disparition d'Eric Woerth.
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