Nouvelle saignée pour les concours enseignants

Qui l'eût cru ? Demain, le concours de recrutement des enseignants sera plus sélectif que celui de médecine. En 2011, le nombre de postes offerts aux concours externes enseignants ne sera plus que de 11.600, contre 15.125 à la session 2010. Une « saignée » largement dénoncée par les syndicats alors que l'année 2010 avait marqué une relative pause dans la baisse des recrutements (15.600 postes étaient ouverts en 2009, 18.600 en 2008 et 22.000 en 2007).C'est le premier degré (écoles maternelle et primaire) qui paie le plus lourd tribu. Seulement 3.000 postes seront disponibles contre 6.577 en 2010 (10.300 en 2008). Le taux de réussite au concours externe de professeur des écoles, pourrait ainsi tomber aux alentours des 7 % l'année prochaine, soit au-dessous de celui de l'agrégation externe (un peu moins de 12 %). « C'est un mauvais signal envoyé aux étudiants puisque d'un côté on augmente les exigences avec un recrutement à Bac + 5, de l'autre on restreint les débouchés », estime Sébastien Sihr, le secrétaire général du Snuipp-FSU, syndicat majoritaire dans le primaire. Pour l'Unef, principale organisation étudiante, le peu de postes ouverts « va placer des milliers d'étudiants reçu-collés (ayant obtenu le master et échoué au concours) dans des impasses universitaires et professionnelles, alors que 200.000 étudiants préparent chaque année le concours ». De fait, cette baisse intervient alors que la réforme de la formation des enseignants entre en application à la rentrée. Les candidats de la session 2011 devront être titulaire d'un master (bac + 5) et non plus d'un bac + 3 mais ne feront plus d'année de stage. Pour Guy Barbier, secrétaire national du SE-Unsa, le recrutement se fera « désormais à flux tendu, et non plus à N+1, d'où l'ajustement brutal de cette année ». explication mathématiqueRue de Grenelle, l'explication est mathématique : il s'agit de résorber les 8.300 postes en « surnombre » dans le primaire. Les prévisions de départs à la retraite auraient été surestimés, conviennent les syndicats : 8.000 départs ont eu lieu en 2009 contre 12.000 prévus. Mais ce « gras », utilisé jusqu'alors pour les remplacements, sera vite absorbé puisque les 16.000 suppressions de postes programmées en 2010 et en 2011 équivalent, selon Sébastien Sihr, à près de trois-quart des postes non remplacés, au-delà donc de la règle dite du « un sur deux ». Alors que dans le même temps, le nombre d'élèves augmente. Clarisse Jay
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