Le couple euro-dollar s'assagit

Si l'euro continue à s'apprécier, ce sera un désastre pour la zone euro ». Le chef économiste de BNP Paribas pour la zone euro, Ken Wattret, n'y va pas par quatre chemins, estimant qu'une appréciation supplémentaire de son taux de change par rapport aux grandes monnaies risquerait d'étouffer la reprise. D'autant qu'en termes de parité de pouvoir d'achat, la monnaie unique serait déjà surévaluée de quelque 15 %, ce qui fait dire à un nombre croissant d'économistes que l'euro, qui a regagné plus de 9 % de sa valeur depuis le 7 juin, date à laquelle il était tombé à son plus bas niveau depuis quatre ans face au dollar, est désormais condamné à faire marche arrière. Selon la moyenne des prévisions compilées par l'agence d'informations financières Bloomberg auprès de 47 stratèges, l'euro, qui a refranchi vendredi dernier le seuil de 1,30 dollar, devrait finir l'année à 1,20 dollar. Et parmi les plus « haussiers », pas un seul ne prévoit qu'il puisse s'élancer au dessus de 1,42, à comparer avec le point haut de l'an dernier atteint fin novembre à 1,5135 et le record absolu de 1,6038 pulvérisé le 15 juillet 2008. C'est donc avec un soupir de soulagement que les acteurs du marché des changes, apparemment décidés à autocensurer leurs ardeurs haussières, ont accueilli la légère décrue de l'euro face au dollar à la réouverture des transactions lundi, après quatre séances de hausse ininterrompue. Après un reflux initial en dessous de 1,29 dollar, l'euro s'est négocié autour de 1,2950. La dégradation de la note de l'Irlande par l'agence Moody's (lire ci-contre) est venue rappeler aux marchés qui si le pire de la crise de la dette souveraine de la zone euro était passé, les Seize restaient fragiles et avaient encore un long chemin à parcourir pour parvenir à harmoniser leurs politiques budgétaires et fiscales. Filet de sécuritéPris en sandwich entre l'attente des déclarations de Ben Bernanke devant le Congrès mercredi et jeudi pour son audition semestrielle et les résultats vendredi soir des tests de résistance auxquels 91 banques de la zone euro ont été soumises, le couple euro-dollar devrait se stabiliser au cours des prochaines séances, après les excès des dernières semaines. Et si l'euro devait recommencer à dériver, il bénéficie d'un filet de sécurité. Selon les derniers chiffres de la Commodity Futures Trading Commission - le régulateur américain - les positions courtes (vendeuses) nettes d'euros des grands fonds d'arbitrage sur les marchés à terme sont retombées à 27.050 contrats le 13 juillet contre un record absolu de 113.890 le 11 mai.
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