La tâche ne s'annonce pas des plus aisées pour Frans van Houten, le futur patron de Philips. Il prendra ses fonctions en 2011 mais rejoindra le numéro un européen de l'électronique grand public dès cet automne, afin d'assurer une transition en douceur. Si le groupe néerlandais a publié lundi un bénéfice net multiplié par près de six, au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2009, à 259 millions d'euros, il n'en a pas moins averti que la croissance de son chiffre d'affaires oscillerait autour de 5 % seulement, au second semestre, après une hausse de 12 % d'avril à juin, à 6,19 milliards d'euros. A l'origine de cet objectif jugé décevant par la communauté financière : « une reprise économique lente en Europe et aux États-Unis », déplore Philips. Sans oublier des ventes de téléviseurs qui seront moindres après leur envolée de 44 % au deuxième trimestre, à 846 millions d'euros, grâce à la Coupe du monde de football. Or l'un des défis que devra relever Frans van Houten ? qui a travaillé chez Philips de 1986 à 2008 avant de mener à bien la séparation des activités de banque et d'assurance du groupe ING ? consiste précisément à transformer l'entreprise en société de croissance, selon le bureau d'analyses financières Petercam. En effet, ces deux dernières années, l'actuel président ? Gerard Kleisterlee, en passe de prendre sa retraite ?, s'était concentré sur les réductions de coûts. Avec succès : au prix de 6.000 suppressions de postes, Philips a renoué avec les bénéfices malgré la récession économique. Mais, après des coupes de 700 millions d'euros environ dans les coûts entre 2008 et 2010, la marge de manoeuvre en matière d'économies devient limitée. La croissance des bénéfices doit désormais passer par celle du chiffre d'affaires.continuitéDans cette perspective, le nouveau patron devra poursuivre le développement de la société dans les pays émergents, qui représentent désormais un peu plus du tiers (34 %) de son activité globale, et où les ventes ont bondi de 29 % au deuxième trimestre. Toujours pour dynamiser le chiffre d'affaires, Frans van Houten pourra continuer sur la lancée de Gerard Kleisterlee, qui, durant ses neuf années de présidence, a procédé à de nombreuses acquisitions. Frans van Houten pourrait également décider de recentrer encore le groupe, dont la division la plus importante ? l'électronique grand public, qui représente 35 % du chiffre d'affaires global ?, s'étend des machines à café aux téléviseurs... Christine Lejoux

latribune.fr

19 Juill 2010, 23:23

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