Irlande et Espagne, les maillons faibles

zone euroLe FMI au secours d'un pays de la zone euro ? La possibilité a été évoquée récemment par la ministre irlandaise de la Santé, Mary Harney. « Si le gouvernement n'a pas la capacité de faire ce qu'il faut, d'autres comme le FMI prendront les décisions à notre place », a mis en garde l'influente ministre de la Santé. Destinées à préparer l'opinion publique à l'un des budgets les plus difficiles jamais présentés par l'Irlande, ces déclarations témoignent également des difficultés sans précédent dans lesquelles se débat le pays. L'économie irlandaise devrait fondre de l'équivalent de 14 points de PIB entre 2008 et 2010, selon le FMI. La Grèce mais aussi l'Espagne sortent également très fragilisées de la crise.La Grèce a tiré la sonnette d'alarme ce week-end. « Notre économie est dans un état explosif? Nous risquons un déraillement des finances publiques sans précédent », a mis en garde le nouveau Premier ministre, Georges Papandréou. Le gouvernement conservateur sortant tablait sur des déficits publics de 6 % du PIB mais la banque centrale grecque estime que l'on sera plus proche de 10 % cette année, ce qui porterait la dette publique à plus de 100 % du PIB.« Les difficultés de la Grèce ne doivent pas être surestimées », estime Sylvain Boyer, économiste chez Natixis. L'Union européenne lui accorde chaque année l'équivalent de 2 à 3 points de PIB en fonds structurels, ses banques ont été épargnées par la crise des subprimes et le pays n'a pas à éponger de plan de relance puisqu'il n'en a pas fait. Pour l'économiste, les deux enfants malades de la zone euro sont « l'Irlande et l'Espagne ».déficits abyssauxL'Espagne va devoir se trouver un nouveau modèle de croissance, tous les moteurs du miracle espagnol des dernières années (délocalisations industrielles, fonds structurels européens, immobilier) étant à l'arrêt. Le chômage atteint 18 % et pourrait encore grimper jusqu'à 20 %. « L'Espagne est devenue importatrice nette de services touristiques », relève Sylvain Boyer. Les touristes étrangers dépensent moins en Espagne que les vacanciers espagnols ne dépensent à l'étranger ! « Cela fait beaucoup pour un seul pays », commente l'économiste de Natixis.Les marchés financiers s'interrogent sur la capacité de l'Irlande et de l'Espagne à financer leurs déficits abyssaux. Alors que l'Allemagne finance ses déficits en offrant des taux d'intérêt de 3,2 % sur ses obligations à 12 ans, l'Irlande doit offrir 4,7 % et l'Espagne 3,8 %. Dans un contexte de reprise fragile, ces taux élevés gonflent d'autant la charge de la dette. Pour Sylvain Boyer, « il est désormais temps que l'Union européenne vole au secours de l'Irlande, sans quoi le pays pourrait bel et bien se tourner vers le FMI ».
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