Les sociétés de valorisation attendues pour doper l'innovation

Le constat est régulièrement rappelé par le gouvernement : la France est au 6e rang mondial pour les publications, mais au 20e pour l'innovation. « Il faut amener les travaux de nos laboratoires vers les applications industrielles », a encore martelé le chef de l'Etat en présentant les priorités financées par le grand emprunt en décembre dernier. De fait, les publications issues de la recherche académique tardent à se muer en innovations. Résultat, nombre de PME innovantes peinent à prospérer ou se font racheter par des groupes étrangers. Pourtant, la loi Allègre de 1999 sur l'innovation devait permettre de pallier ces faiblesses. Elle a certes permis de donner une impulsion non négligeable (lire l'interview ci-contre). Mais, selon un récent rapport de l'Académie des sciences, ce texte n'aurait pas entièrement produit les effets escomptés (« La Tribune » numérique du 6 février 2010). Ce sont donc 3,5 milliards d'euros qui seront consacrés à la valorisation de la recherche dans le cadre du grand emprunt. Il est prévu de doter en capital 5 à 10 sociétés d'accélération de transfert de technologies (SATT) qui seront a priori implantées au sein des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES). Ces SATT feront partie de la deuxième vague d'appels à projet qui sera lancée « à partir de juin » pour une sélection des candidatures au premier trimestre 2011. Les 14 dispositifs financés depuis 2006 par l'Agence nationale de la recherche (ANR), tels Bretagne Valorisation et Aquitaine Valo, devraient être en bonne place dans les candidatures.Financer les phases risquéesÀ ce jour, la plupart des arbitrages seraient rendus. De source proche du dossier, seule la façon dont seront octroyées les dotations n'est pas encore décidée. Seront-elles portées par une structure intermédiaire ou directement versées aux sociétés de valorisation ? Idéalement, ces structures, sortes de « guichets uniques » pour les entreprises, dont « le modèle économique reposera sur la prestation de services de valorisation et l'intéressement aux résultats », s'autofinanceront « au bout d'une dizaine d'années », selon les documents de l'emprunt national. L'objectif est favoriser le financement de phases risquées : preuve de concept, préamorçage, maturation des projets. Et d'aider, in fine, à la création d'entreprises.Pour structurer au mieux le paysage, le gouvernement envisage parallèlement un second niveau de valorisation avec la constitution de « grappes de brevets » thématiques dans la logique des grandes alliances récemment constituées dans la recherche (sciences de la vie, énergie, etc.) ainsi que des grappes de projets locales constituées selon une logique de site.
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