Une semaine de mobilisation pour les syndicats

Jeudi soir, à l'Élysée comme dans les grandes centrales syndicales, les yeux seront rivés sur les décomptes des manifestants en France. Le ministre du Travail, Éric Woerth, a déclaré le 23 mai qu'il serait « évidemment particulièrement vigilant ». La mobilisation du 27 mai sera, en effet, un test déterminant de la capacité des organisations syndicales à infléchir le projet gouvernemental de réforme des retraites. Certes, l'intersyndicale a déjà appelé à manifester le 23 mars. Mais le mot d'ordre mêlait emploi, pouvoir d'achat et retraites...Cette fois, l'essentiel de l'appel est consacré aux retraites. « Le gouvernement maintient son calendrier et avance à marche forcée sans prendre le temps, ni se donner les moyens d'un vrai débat. C'est inacceptable », souligne la déclaration commune, finalisée jeudi 20 mai, des six organisations (CFDT, CGT, CFTC, FSU, Solidaires et Unsa). Et, estimant que « rien n'est jou頻, d'appeler à une mobilisation massive jeudi. Ces derniers jours, les organisations syndicales se sont employées à mettre toutes les chances de leur côté. D'un point de vue symbolique, en accueillant à nouveau dans les rangs de l'intersyndicale la CFTC, en marge depuis plusieurs mois. En revanche, ni la CGC ni Force ouvrière ne se sont laissé convaincre de rejoindre les cortèges de jeudi.carte de la modestieLes leaders syndicaux - Bernard Thibault, en tête - ont aussi joué la dramatisation après la publication par l'exécutif de son document d'orientation. En dépit du flou de ce texte, le secrétaire général de la CGT a, tout au long de la semaine dernière, dénoncé le projet - acté selon lui - de report de l'âge légal de départ à la retraite. Un thème porteur auprès des salariés et l'un des rares à faire consensus entre les organisations syndicales. Enfin, sur le terrain, les grandes centrales ont mobilisé leurs équipes.L'intersyndicale parviendra-t-elle à transformer l'essai ? « La mobilisation n'est pas homogène. Très forte dans certains syndicats, moins dans d'autres secteurs. Mais tout le monde a compris qu'il faut réussir cette journée », indique Jean Grosset, de l'Unsa. À l'Élysée, certains se demandent si les syndicats ne jouent pas la carte de la modestie pour mieux se prévaloir d'un succès éclatant au soir du 27 mai. L'enjeu est d'autant plus important pour les syndicats qu'ils ne pourront pas lancer de nouvel appel avant la présentation du projet définitif du gouvernement vers le 20 juin. Le congrès de la CFDT du 7 au 11 juin suspend, en effet, toute initiative jusque-là. La mobilisation de jeudi constitue bien l'une des rares opportunités de peser sur les grands choix de la réforme. Agnès Laurent
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.