Ces pistes que l'on a un peu vite oubliées

Pour la réforme des retraites, le gouvernement semble privilégier de plus en plus l'allongement de la durée de l'activité. En faisant ce choix, il oublie d'autres pistes à explorer. Pour le Conseil d'orientation des retraites (COR), via une série de travaux, le seul recul de l'âge de départ en retraite permettrait seulement, au mieux, de combler la moitié du déficit à venir du système. L'universitaire spécialiste des retraites, Jacques Bichot, a formulé six propositions dans une étude de l'Institut Montaigne.Dans ce document, il préconise de fusionner tous les régimes de retraite par répartition par un régime national unique par points. Ce basculement se réaliserait de manière immédiate pour l'ensemble des travailleurs entre l'ancien système au nouveau régime. Et les droits à pension seraient attribués en proportion directe des efforts réalisés dans le respect de la règle « à contribution égale, droit égal ». Inspirée du RSA (revenu de solidarité active), une garantie de pension serait mise en place afin d'assurer une vie décente.De son côté, le ministre de la Défense et président du Nouveau Centre, Hervé Morin, avait relancé la piste de la TVA sociale. Autrement dit, il s'agirait d'alléger les cotisations sociales payées par l'entreprise et les salariés pour financer la santé, les retraites et l'assurance chômage. La contrepartie de cet allégement serait une hausse de la TVA. Cette piste de la TVA sociale pour financer les retraites ne fait pas l'unanimité, y compris parmi les centristes.emploi : effort conséquent D'autres mouvements suggèrent le recours à des prélèvements supplémentaires pour mieux partager la richesse produite. Pour le porte-parole de l'Union syndicale Solidaires et membre du conseil scientifique d'Attac, Pierre Khalfa, les retraites sont ainsi susceptibles d'être financées sans difficulté à l'horizon 2050. Il estime possible d'augmenter légèrement les cotisations patronales afin d'équilibrer les régimes du secteur privé. Pour ce membre d'Attac, cette faible hausse n'aurait pas de conséquence sur la compétitivité des entreprises si les dividendes versés aux actionnaires étaient réduits dans la même proportion.Le financement des retraites implique également un effort conséquent sur l'emploi. Une marge de manoeuvre importante existe sur l'emploi des seniors. L'économiste à l'OFCE Henri Sterdyniak croit fermement en cette piste et appelle à « une mobilisation sociale au niveau des entreprises pour qu'elles changent leurs pratiques et s'engagent, par des accords signés avec les syndicats, sur des objectifs chiffrés ». Le risque serait de voir des entreprises licencier des salariés âgés de 58 ans qui se retrouvent à faire des petits boulots jusqu'à 63 ans. Service France
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