Pfizer prépare un nouveau ménage dans sa recherche

harmacieImmense complexe perdu dans la campagne du Kent, au sud-ouest de Londres, le laboratoire de Sandwich (3.600 salariés) est la plus ancienne implantation européenne de recherche de Pfizer. C'est aussi la dernière. Après le rachat de son compatriote Wyeth, finalisé mi-octobre, le premier groupe pharmaceutique mondial a annoncé, le 9 novembre, une vaste réorganisation de sa recherche : sur onze sites, il n'en restera que cinq, dont quatre aux États-Unis. Ce n'est qu'un début. « Nous allons annoncer dans les toutes prochaines semaines les priorités de notre portefeuille de recherche et développement (R&D). Cela inclura l'arrêt de plusieurs programmes », a indiqué à « La Tribune » le président R&D de Pfizer, Martin Mackay. « Nous ne garderons que les essais qui ont le plus de chances de succès. Nous devons produire plus, avec moins d'investissements », explique le dirigeant. L'arrêt d'essais de phase III, dernière étape ? de loin la plus coûteuse ? avant la mise sur le marché d'un médicament, est « peu probable mais possible. Et en phase II, il y aura des projets arrêtés », détaille Martin Mackay. Les sites fermés la semaine dernière correspondent à une réduction d'un tiers du périmètre de R&D. Mais « la proportion de projets arrêtés sera moindre », assure-t-il.opération d'envergureEn début d'année, Pfizer avait annoncé l'arrêt de deux projets de phase III, dans la dépression. Il a aussi opté pour des équipes de recherche plus petites, plus autonomes ? y compris financièrement ? et donc, espère-t-il, plus efficaces. La hausse du coût de la recherche et les exigences croissantes des autorités de santé conduisent les industriels à ce « toilettage » de la R&D ? GSK ou plus récemment Sanofi y ont procédé. Chez Pfizer, avec le rachat de Wyeth, on peut s'attendre à une opération d'envergure. « Nous menons 160 projets de R&D (jusqu'en phase II) et voulons maintenir ce chiffre une fois intégrés les projets de Wyeth. Il faudra faire des choix, par exemple en neurosciences », confirme le directeur de Sandwich, David Roblin. Le budget de R&D du nouvel ensemble sera « supérieur à celui de Pfizer (7,5 milliards de dollars cette année) mais inférieur à celui des deux groupes combinés (11,5 milliards) », précise Martin Mackay. Le groupe espère soumettre « 15 à 20  roduits aux autorités de santé d'ici à 2012 ». Et ainsi pallier la perte, en 2011, du brevet de l'anticholestérol Lipitor (40 % des ventes). Sans cacher que ces réorganisations entraîneront des réductions d'effectifs, les dirigeants ne donnent pas de chiffre précis. À l'annonce de la fusion, ils avaient évoqué la suppression de 15 % des effectifs mondiaux du groupe (19.000 personnes).AUDREY TONNELIER, à Sandwich (Kent)
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