L'assurance française

étudeLes assureurs français sont plus que jamais confrontés au dilemme entre croissance et rentabilité. Comme le montre l'étude annuelle de l'agence Fitch sur le secteur, présentée hier, la crise financière a mis à mal la solvabilité des acteurs tricolores, même si aucun n'a risqué la faillite ni nécessité une aide publique, comme en Belgique (Ethias) et aux Pays-Bas (Aegon). Dans ce contexte, « le défi pour les assureurs français, tant en vie qu'en non-vie, est de restaurer leur rentabilité, et donc leur solvabilité, dans un environnement financier qui reste incertain », explique Marc-Philippe Juilliard, analyste chez Fitch Ratings. D'autant qu'ils restent soumis à des vents contraires.marges minusculesAinsi, en assurance-vie, où les primes globales ont chuté de 11?% l'an dernier, la demande de contrats en unité de compte, très rentables, pâtit de l'aversion pour le risque des particuliers, liée au choc du krach d'octobre 2008 et à une volatilité qui reste élevée. Quant aux contrats en euros, leurs marges sont minuscules du fait du niveau historiquement bas des taux d'intérêt, qui n'ont pas été répercutés dans les rendements offerts aux assurés, aujourd'hui très supérieurs à ceux du livret A (voir illustration). « Reste à voir si, malgré la pression concurrentielle, les assureurs se permettront d'abaisser suffisamment les taux servis cette année », annonce Marc-Philippe Juilliard, qui estime la réduction nécessaire à plus de 0,5 %. Même problème en assurance dommages, où la faiblesse des marges expose les acteurs à une sinistralité en recrudescence. Autant de raisons qui poussent Fitch à maintenir sa perspective négative sur l'assurance française, assignée en octobre 2008, dans l'attente d'annonces susceptibles de contribuer à un redressement des marges et de la solvabilité. En clair, les assureurs sont appelés à réduire les taux servis en vie et à augmenter leurs tarifs en dommages. Quitte à voir les acteurs moins « vertueux » leur grappiller des parts de marché. B. J.
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