Les banques privées à l'aube d'un big-bang

Mardi, le groupe financier belge KBC, sous la pression de Bruxelles, a dévoilé son intention de céder sa banque privée KBL European Private Bankers, connue en France pour sa filiale KBL Richelieu. Si l'opération était menée à bien, elle confirmerait la dynamique de consolidation à l'?uvre dans le secteur de la gestion de fortune depuis le mois dernier.C'est ING qui a ouvert le bal au début du mois d'octobre. Le 7, le bancassureur néerlandais a annoncé la vente de ses activités de banque privée en Suisse à Julius Baer pour 344 millions d'euros, avant de céder, quelques jours plus tard, sa gestion de fortune asiatique au singapourien OCBC pour 1,46 milliard de dollars (982 millions d'euros). Pendant ce temps, Deutsche Bank officialisait l'absorption de la banque privée allemande Sal. Oppenheim pour 1 milliard d'euros. D'autres opérations, plus petites, ont également été conclues ces dernières semaines. Ainsi, Commerzbank a cédé Kleinwort Benson au fonds d'investissement RHJI et son activité suisse à Vontobel. Avec les annonces de KBC et les rumeurs de cession de Coutts (Royal Bank of Scotland), le marché est donc en pleine ébullition. « Le mouvement ne fait que commencer et sera très fort », annonce Christophe Tadié, associé chez Bain.trop petitsCertains acteurs du marché, comme le mastodonte Credit Suisse, sont donc à l'affût. En France, la banque privée de Société Généralecute; Générale, SG Private Banking, avait annoncé l'été dernier sa volonté de procéder à des acquisitions si des opportunités se présentaient. Mais tout le monde n'est pas vendeur sur le marché. Les banques universelles, si elles ne connaissent pas de difficultés comme KBC ou ING, conserveront certainement leurs activités de gestion de fortune. D'autant qu'elles ont souvent profité de la crise, la solidité de leur bilan rassurant les clients. En réalité, les candidats au rachat jetteront leur dévolu sur des établissements privés de taille moyenne. « Pour poursuivre son développement, un gestionnaire de fortune doit être présent dans les régions en forte croissance, comme l'Asie et l'Amérique latine. Or, nombre d'établissements, trop petits, n'auront pas le pouvoir de s'y implanter et seront donc très affaiblis », explique Christophe Tadié.Une problématique à laquelle seront singulièrement confrontés les banquiers suisses familiaux. Car les récents coups de canif dans le secret bancaire ont affaibli leur capacité à attirer des capitaux offshore. Avec plus de 1.800 milliards de dollars d'actifs provenant de clients étrangers, la Suisse est le premier centre offshore mondial, d'après une étude du Boston Consulting Group.
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