Le milliardaire Warren Buffett vient de nouveau gâcher la noce entre Kraft et Cadbury. Le principal actionnaire du géant américain, qui possède 9,4 % du capital, s'est, dès le lendemain du deal, dit opposé au rachat du confiseur britannique. « J'ai beaucoup de doutes sur l'accord et je voterais non si j'en avais l'occasion », a-t-il déclaré ce mercredi sur la chaîne américaine CNBC. Déjà, le 5 janvier, le patron de Berkshire Hathaway, s'était dit hostile à une trop grande dilution du capital et prévenait Irene Rosenfeld, la PDG de Kraft, d'un surpaiement éventuel de Cadbury.Ce mercredi, celle-ci a effectivement majoré son offre initiale de 9 %, valorisant Cadbury à 13,6 milliards d'euros. Mais elle a suivi les conseils de son actionnaire en diminuant la part en action de 0,26 à 0,18 action nouvelle de Kraft pour chaque action de Cadbury. Du coup, Kraft émettra 265 millions de titres nouveaux, bien moins que les 370 millions initialement prévus et se libère ainsi de tout accord de ses actionnaires. Mais Warren Buffett continue à bougonner dans son coin. Il juge notamment que l'activité de pizzas surgelées vendue par Kraft pour financer partiellement le rachat de Cadbury a été fait à un prix trop bas par rapport à la valeur de l'actif, et que la décision d'émettre « beaucoup d'actions » à un prix « trop faible » pour lever des fonds nécessaires à cette transaction « a nui à la valeur » de Kraft. « Nous respectons son opinion mais nous pensons que c'est un bon accord qui transforme notre portefeuille de produits pour une plus grande croissance à long terme », a rétorqué le porte-parole de Kraft. Warren Buffet souffle qu'il ne vend pas tout de suite « car l'action Kraft reste sous-évaluée ». « Mais moins qu'il y a trois semaines », précise-t-il. Sophie Lécluse

latribune.fr

20 Jan 2010, 23:48

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