La situation financière de la SNCF se dégrade fortement

La SNCF s'apprête à vivre une nouvelle année difficile en 2010. Et ce, après un cru 2009 particulièrement mauvais : publié mercredi, le chiffre d'affaires du groupe SNCF a fléchi de 1,2 %, à près de 25 milliards d'euros (? 3,6 % à périmètre et change constants), en raison des reculs enregistrés dans la branche SNCF Geodis (? 8,2 % et ? 16,2 % à périmètre et change constants) et SNCF Voyages (? 1,2 %).La réussite dans sa globalité du plan Destination 2012 paraît de plus en plus compromise, selon nombre d'observateurs. Élaboré en 2008 pour caler aux attentes de Nicolas Sarkozy lors de la nomination de Guillaume Pepy à la tête de l'opérateur ferroviaire, ce plan devait permettre au groupe d'afficher en 2012 un chiffre d'affaires de 36 milliards d'euros ? un objectif qui peut être atteint avec des acquisitions ? et surtout un résultat opérationnel courant de 2 milliards d'euros. « Il est évident que personne n'avait prévu une telle crise », note un bon connaisseur de l'entreprise.Dossiers difficilesSelon le budget examiné mercredi en conseil d'administration, le chiffre d'affaires 2010 devrait s'établir à 30,4 milliards en tenant compte de l'intégration dans les comptes de Keolis, Ermewa et Eurostar International. À périmètre constant, il est attendu en hausse de 3,8 %. Le résultat opérationnel courant est estimé à 0,6 % des revenus, contre 0,3 % en 2009 et 3,9 % en 2008. La situation financière va se dégrader. À périmètre constant et retraitée de certains effets, la marge opérationnelle (1,8 milliard) sera dégradée de 327 millions d'euros. Fin 2010, l'endettement net aura poursuivi sa hausse, pour atteindre 10,7 milliards, contre quelque 6 milliards deux ans auparavant. « La trajectoire d'endettement est inquiétante », indique Éric Tourneboeuf, administrateur du groupe. Pour améliorer cette situation, de gros dossiers devront être traités cette année, notamment sur les trains d'aménagement du territoire et la convention de gestion Infra avec Réseau Ferré de France.Côté social, le bilan se révèle aussi assez lourd, surtout dans le fret ferroviaire. Près de 2.500 postes seront supprimés, soit 18,6 % des effectifs de Fret SNCF. Pour relancer cette activité, le groupe a d'ailleurs remanié ses équipes. Pierre Blayau, directeur général de SNCF Geodis et PDG de Geodis, va reprendre en direct la responsabilité du pole Transport ferroviaire de marchandises et a nommé une nouvelle directrice de Fret SNCF.Dans ce contexte, les syndicats prévoient une grève nationale le 3 février. Ingrid Seithume
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