Le dollar enfonce l'euro à son plus bas niveau depuis août

C'est l'histoire de l'oeuf et de la poule. Difficile en effet de démêler qui du dollar ou de l'euro est responsable du plus fort mouvement de change observé depuis la fin de l'été dernier. Mais le constat est là : le billet vert se retrouve à son meilleur niveau depuis la mi-août face à la monnaie unique. Il s'est propulsé jusqu'à 1,4080 pour 1 euro mercredi. Au passage, l'euro a crevé sa moyenne mobile à 200 jours, qui se situait à 1,4295 et que les chartistes considéraient comme un seuil de support très résistant. La dernière fois que l'euro avait brisé cette moyenne mobile, en août 2008, il avait cédé 10 figures en moins d'un mois. faire-valoir chinoisC'est une combinaison de nouvelles fâcheuses pour l'euro et favorables au dollar qui a provoqué la sortie par le haut de ce dernier de l'étroit tunnel de fluctuations dans lequel il était enserré face à son rival depuis la mi-décembre, après la quinzaine enchantée qu'il venait de connaître. La Chine lui a pour la deuxième fois en moins d'une semaine servi de faire-valoir : le régulateur du système bancaire chinois a enjoint hier les établissements de crédit de réduire leurs prêts, après que la banque centrale eut imposé une hausse du coefficient de réserves obligatoires (portées à 16?%) et une hausse des taux des bons du Trésor à un an. Autant de mesures pour calmer la surchauffe qui risquent de refroidir la croissance de l'empire du Milieu et donc du reste du monde et ont restauré au dollar son rôle de valeur refuge. Sur le plan domestique, la victoire du républicain Scott Brown à l'issue du scrutin sénatorial partiel du Massachusetts prive le Parti démocrate de la majorité qualifiée des 60 sièges à la Chambre haute lui permettant d'empêcher l'opposition de bloquer les débats par des manoeuvres d'obstruction systématique. C'est le projet phare de réforme du système de santé de Barack Obama qui risque d'en faire les frais. Mais les économies budgétaires qui sont associées à ce camouflet sont autant de bonnes nouvelles pour le dollar.Du côté de l'euro, les nuages s'amoncellent : alors que la crise des finances publiques grecques n'en finit pas de faire des vagues, Angela Merkel a ajouté au pessimisme ambiant, mercredi, en déclarant que l'économie allemande ne serait pas tirée d'affaires avant 2013, alors que, la veille, les acteurs du marché des changes avaient été douchés par la nouvelle chute de l'indice ZEW qui mesure les attentes des milieux financiers outre-Rhin. n
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