Les foncières françaises à l'heure espagnole

On attendait une vaste concentration des foncières cotées à Paris. En dépit de la crise subie par l'ensemble du secteur depuis la mi-2007, peu d'opérations ont été annoncées. Mis à part la sortie d'une poignée d'investisseurs institutionnels du capital (comme Morgan Stanley, pour Altarea, ou Commerz Real de CegeReal pour se mettre en conformité avec la législation encadrant les SIIC, seul Icade s'apprête à lancer une OPA sur la Compagnie la Lucette. Un retard qui surprend les spécialistes, persuadés que la baisse des cours allait donner le coup d'envoi à la consolidation. La raréfaction des crédits de la part des banques a refroidi les initiatives. En outre, ces mêmes entreprises devaient d'abord régler le problème de refinancement de leur propre dette? Aujourd'hui les majors du secteur ont presque toutes restructuré leur dette auprès de leurs banques et sur le marché. Et reconstitué leur trésorerie. Du coup, la piètre santé financière des acteurs espagnols venus investir dans les foncières françaises semble à même d'accélérer cette consolidation. Colonial, majoritaire chez Foncière Lyonnaise, a déjà été repris par ses banques. Celles-ci n'ont pas vocation à conserver cet actif. Les actionnaires espagnols de Gecina, après moult disputes et projets de restructuration, ne devraient pas rester inactifs. Et plusieurs rumeurs insistantes bruissent déjà. On évoque une offensive de la Foncière des RégionsRégions sur Gecina. Dotée de 15,8 milliards d'euros de patrimoine, dont 9,8 milliards en part du groupe, Foncière des RégionsRégions a été créée par Charles Ruggieri après avoir cédé Immobilière Batibail à Gecina, dont il était devenu un temps vice-président. En se rapprochant de cette entité, il reviendrait ainsi à ses anciennes amours. Au-delà de ce clin d'oeil, le portefeuille de Gecina, d'une valeur estimée à 12,4 milliards d'euros au 30 juin 2009, serait une formidable opportunité pour la Foncière des RégionsRégions, avec plusieurs vecteurs similaires, comme celui de la santé. Gecina pèse actuellement 4,5 milliards d'euros en Bourse, et Foncière des RégionsRégions, 3,5 milliards. Pour croquer la première, le second devra donc faire preuve d'imagination.vaste spectre d'actifsAutre rumeur persistante : une montée en puissance d'Orion au capital de la Foncière Lyonnaise, celle-ci étant susceptible d'être le moteur d'une plus vaste restructuration du capital de la société française. À la fin de l'année dernière, déjà, Orion et Colony Capital se sont associés pour reprendre un milliard d'euros de dette du groupe espagnol Colonial auprès de Goldman Sachs. Orion est par ailleurs directement actionnaire, à 7,25 %, de la Foncière Lyonnaise, qui pèse 1,6 milliard d'euros en Bourse. Orion, qui contrôle déjà Immobetelgeuse, a tout récemment finalisé une levée de capitaux de 1,28 milliard d'euros avec pour cible un vaste spectre d'actifs immobiliers, de créances, de portefeuilles ou de compagnies à travers l'Europe.
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