Courrier

Il n\'y a pas à dire, les lettres gardent une solennité que n\'ont pas encore acquise les emails. Prenez le cas de Maurice Taylor Jr, patron de Titan International, une société américaine spécialisée dans le pneu agricole. Sa société s\'était montrée intéressée par l\'activité « pneu agricole » du site de Goodyear à Amiens-Nord. Mais après plusieurs contacts et échanges avec les responsables, il s\'était retiré sans demander son reste.Au fond du bushL\'annonce d\'une possible fermeture du site avait poussé le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à s\'occuper du dossier, mais sans grand succès. L\'espoir esquissé par ce dernier que Titan reprendrait le site à tourner court. Ce qu\'a justifié Maurice Taylor Jr par une lettre audit ministre. La missive est arrivée tard, et le rédacteur s\'en excuse, il était en Australie ces dernières semaines. A croire qu\'il était au fond du bush pour ne pas pouvoir communiquer, pas même par email ou téléphone.\"Taylorisme\", façon MauriceMais c\'est évidemment la teneur du propos qui a fait bondir les syndicats qui n\'ont pas du tout apprécié les propos de ce nouveau « taylorisme » façon Maurice, stigmatisant des ouvriers « ne travaillant que trois heures » et « parmi les mieux payés ». Rien de personnel puisque pour Maurice la vraie cause de sa dénonciation ce sont les pneus chinois qui bénéficient de subventions de leur gouvernement, ce qui leur donne un niveau de prix avec lequel personne ne peut rivaliser. Dans ces conditions, Goodyear ne pouvait rien faire entre pneus chinois gonflés aux aides et « des syndicats et un gouvernement qui ne faisaient que discuter. » Bref, la charge est trop polémique. C\'est d\'ailleurs plus sur la forme que sur le fond que vient de répondre par retour du courrier Arnaud Montebourg.L\'heure est à la disetteFort attendues, ces prochains jours, sont les lettres de cadrage pour les ministres. Ces missives indiquent le budget alloué à chacun d\'entre eux. Autant dire qu\'ils ne s\'attendent pas à voir les enveloppes augmenter. Depuis que le gouvernement a indiqué qu\'il révisait à la baisse sa perspective de croissance pour cette année à 0,2%-0,3% contre 0,8% auparavant, il ne fait nul doute que l\'heure est à la disette. 2 milliards d\'euros supplémentaires doivent être économisés. On n\'a pas encore les détails exacts, car les arbitrages s\'effectuent jusqu\'au dernier moment. Ce qui est sûr c\'est que les lettres seront davantage de « serrage » que de « cadrage ».Ce n\'est pas par lettre mais par tweet que Ségolène Royal, la présidente de la région Poitou-Charentes, a commenté sa nomination à la vice-présidence de la Banque publique d\'investissement (BPI), que préside Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la Caisse des dépôts.\"Servir modestement\"Elle a en effet indiqué vouloir « servir modestement mais efficacement une grande idée : la BPI, la banque des territoires » et définit son comportement qui se veut « exemplaire : fonction gratuite, pas de rémunération et surveillance des dépenses ». On pensait qu\'une telle attitude devait aller de soi, visiblement l\'exercice de communication veillant à le préciser sonne étrangement.Après avoir donné la présidence de l\'Institut arabe à Jack Lang, la nomination de l\'ex-compagne du président, en compagnie d\'un ami de l\'ex-couple, à la tête d\'une banque d\'Etat qui devrait gérer entre 35 et 40 milliards d\'euros est une faute politique, et va assurément nourrir à nouveau le ressentiment des citoyens à l\'égard d\'un pouvoir où les intérêts particuliers priment sur l\'intérêt général.
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