Retraites complémentaires : les syndicats consultent

Dans toute négociation, il y a, à l'issue des discussions, des satisfaits et des déçus. Le projet d'accord sur les retraites complémentaires finalisé vendredi soir après une douzaine d'heures de débats n'échappe pas à la règle. Pour entrer en vigueur, le texte doit recueillir la signature d'au moins un syndicat - celle de la CFDT est probable, celle de FO possible - et ne pas être contestée par trois autres organisations la CGT et la CFE-CGC devraient s'abstenir ou exercer leur droit d'opposition, la CFTC pencherait pour l'abstention. Les instances syndicales feront connaître leur réponse cette semaine.Comme souhaité par le patronat, le texte prévoit un alignement de l'âge de départ pour la retraite complémentaire sur celui de la retraite de base qui, avec la réforme, passera à 62 ans en 2018. Il ne prévoit plus en revanche de réduire à 54 % le taux des pensions de réversion, qui reste fixé à 60 % et maintient à 55 ans pour l'Arrco et 60 ans pour l'Agirc l'âge minimum pour en bénéficier. Le texte retoque parallèlement l'une des principales revendications des syndicats, à savoir un relèvement des cotisations.La CFDT, qui aimerait bien ne pas signer seule le texte, met en avant un certain nombre d'avancées. « L'AGFF (Association pour la gestion des fonds de financement de l'Agirc et l'Arrco) est prolongée jusqu'en 2018, c'est important, c'est nouveau », pointe le négociateur CFDT, Jean-Louis Malys. Le dispositif qui permet de faire la jointure entre les dates de départ à la retraite du régime général et celles des régimes complémentaires était jusqu'à présent prolongé pour de courtes périodes, lors de chaque négociation paritaire. La CFDT met également en avant que « pour le taux de rendement, on obtient quatre ans de stabilisation, après quinze ans de dégradation ». Le patronat propose de stabiliser de 2012 à 2015 le taux de rendement des retraites complémentaires, qui ne cesse de baisser. Critiques de la CFE-CGCLe projet d'accord - qui a pour objectif d'aligner le rendement du régime des cadres sur celui de l'ensemble des salariés - prévoit une revalorisation de 2,11 % du point Arrco au 1er avril et de seulement 0,41 % du point Agirc. Ce que critique la CFE-CGC opposée à toute idée de fusion des deux régimes, susceptible de mettre à mal le statut cadre. Pour l'heure, le texte prévoit la constitution d'un groupe de travail « pour étudier les éléments de mise en cohérences » des régimes Agirc et Arrco. La CFDT se dit également satisfaite du texte qui propose de porter les bonifications familiales à 10 % à partir de trois enfants à l'Agirc et à l?Arrco, avec un plafond de 1.000 euros annuels.Isabelle Moreau
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