STRONG>Gérard Budin Président de Sodiaal InternationalPourquoi avez-vous choisi General Mills ?Après le fonds PAI, nous voulions un partenariat de type industriel. General Mills répond à ce critère et nous apporte trois choses importantes. D'abord la capacité de faire progresser Yoplait à l'international. Aux États-Unis, le groupe a prouvé qu'il pouvait faire rayonner la marque. En Asie, d'autres auraient certes pu mieux faire (allusion au candidat chinois, Bright Foods, ndlr) mais General Mills s'y est installé avec sa marque Haägen Dazs par exemple. Sur la France et l'Europe, il nous garantit le maintien du management, du siège, des usines et donc des débouchés pour le lait et les emplois. Ensuite, General Mills a accepté la création de deux sociétés, dont celle de marque dont nous continuons à détenir 50 %. À chaque pot vendu dans le monde, nous toucherons la moitié des royalties. Enfin, General Mills est notre partenaire depuis plus de trente ans et donc le candidat qui nous connaissait le mieux.Quelle stratégie de développement vous a-t-il présenté ?Nous attendrons le closing de l'opération, qui devrait avoir lieu en juin, pour entrer dans le détail. Nous pouvons cependant dire qu'il accentuera la présence de Yoplait dans des pays émergents comme la Chine ou l'Inde, mais aussi partout où des opportunités se présenteront. Cela se fera en franchise, par des acquisitions ou des co-entreprises, toutes les voies sont possibles. General Mills pourra aussi reprendre des activités en propre, comme nous l'avons déjà fait en Angleterre, où nous avions un partenariat de commercialisation avec Dairy Crest. En France, la part de marché de Yoplait, de 11 % aujourd'hui, a tendance à progresser et nous ferons tout pour que cela continue. Car, ici aussi, toute hausse des volumes se traduira par une hausse des revenus touchés par Sodiaal. Aux États-Unis, comment avez-vous résolu le problème des royalties ridiculement bas ?Vous imaginez bien que leur nouvelle proposition nous satisfait. En septembre, nous avions dénoncé des contrats qui dataient de 20 ans et General Mills avait demandé un recours. Ce conflit constituait une vraie menace sur la marque. Si nous avions choisi un autre candidat, soit il gagnait contre General Mills, soit il perdait et devait dépenser beaucoup d'argent. Avez-vous besoin de rassurer vos agriculteurs ?Le choix de General Mills s'est fait à l'unanimité des 21 membres du conseil d'administration de Sodiaal, émanation de nos coopérateurs agricoles. Avec mes proches collaborateurs, nous allons faire la tournée de nos régions. Je parlerai notamment du nouveau pacte de gouvernance, qui stipule que Yoplait reste français, ainsi que ses usines, sa recherche et son lait. Mais aussi du fait que General Mills s'est engagé à soumettre à Sodiaal tous ses futurs projets de croissance. Propos recueillis par Sophie Lécluse

latribune.fr

20 Mars 2011, 21:23

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