Les dirigeants de PME ne sortent pas de la morosité

C'est l'adjectif à la mode : laborieux. En juin, l'indice synthétique « La Tribune »-LCL-BFM TV qui mesure le moral des dirigeants de PME est resté désespérément stable, toujours inférieur à sa moyenne de longue période. « Cette stabilité confirme une certaine persistance du choc de confiance, en lien avec les problèmes de finances publiques dans la zone euro », estime Axelle Lacan, économiste chez LCL. Elle s'explique également par la faiblesse de la demande. A l'exception de celle en provenance de l'international, la demande des PME et de la grande consommation a diminué entre mai et juin. Résultat : les PME retardent ou annulent leurs investissements, mais également leurs embauches, notamment celles de seniors. Selon les indicateurs d'emploi du baromètre, 1 % des embauches réalisées au deuxième trimestre concernaient des seniors. Alors que le gouvernement prévoit de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, ce qui implique logiquement le maintien en activité des seniors, cette mise à l'écart des personnes âgées de plus de 55 ans pose problème. « Dans ce contexte, le marché du travail devrait donc continuer à se détériorer. Le taux de chômage est ressorti à 9,5 % pour la France métropolitaine au 1er trimestre et nous prévoyons son pic à 10,1 % en fin d'année 2010 », calcule Axelle Lacan.demande étrangère en hausseHeureusement, toutes les composantes de cet indice ne plongent pas en même temps. Avec une demande étrangère qui s'inscrit en hausse, les chefs d'entreprise observent une amélioration de leur environnement économique international. Un sentiment qui confirme le dynamisme du commerce extérieur tricolore qui semble être le nouveau moteur de l'activité, même si la balance commerciale devrait rester dans le rouge, lestée par le renchérissement de la facture énergétique lié à la remontée du dollar. Evidemment, tous ces éléments ne plaident pas en faveur d'un prochain rebond de l'activité. Selon LCL, le PIB devrait progresser de 0,3 % au deuxième trimestre. Certes, c'est une performance un peu plus honorable que celle observée au premier (+ 0,1 %), mais il faudrait que l'économie tricolore tourne à un rythme un peu plus soutenu pour qu'elle crée à nouveau des emplois. Cette morosité peut-elle prendre fin dans les prochaines semaines ? On voit mal la demande rebondir nettement à court ou moyen terme et gonfler les carnets de commandes des entreprises. Les effets de la dépréciation de l'euro par rapport au dollar peuvent apporter une petite bouffée d'oxygène aux entreprises, mais seulement à celles qui ont pour terrain de chasse les pays n'appartenant pas à la zone euro. Une chose est sûre, ceux qui comptaient sur une belle performance des Bleus lors de la coupe du monde pour redonner le moral aux Français en seront pour leurs frais. Fabien Piliu
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