Corinne Lepage : "Les fabricants d'OGM ont organisé leur irresponsabilité"

 Dans quel but avez-vous fait faire cette étude ?Jusqu\'à présent, les fabricants d\'OGM ne font faire que des études sur des durées de 90 jours, dont les résultats sont par ailleurs le plus souvent tenus secrets. Suite au combat que nous avons mené, certaines ont été rendues publiques sur décision de justice, mais cela n\'a encore rien de systématique. Ces mêmes lobbies OGM, qui ont obtenu que ces études sur 90 jours suffisent pour l\'autorisation de mise sur le marché de leurs produits, se battent d\'ailleurs maintenant pour ne plus avoir à en mener du tout. Les résultats de l\'étude rendue publique mercredi montrent au contraire les effets à plus long terme d\'une ingestion d\'OGM NK 603 sur des rats, et on observe que la plupart des tumeurs apparaissent au cours de la deuxième année (qui correspond à la deuxième moitié de vie des rats, ndlr). Dans votre ouvrage « La vérité sur les OGM, c\'est notre affaire » qui paraît ce vendredi 21 septembre, vous expliquez comment les producteurs d\'OGM ont « organisé leur irresponsabilité ». Qu\'est-ce que cela signifie ?Le principe de responsabilité du producteur le rend responsable s\'il met sur le marché des produits défectueux et nocifs, à une exception près : lorsque l\'état des connaissances ne permet pas de connaître les risques. Quelle meilleure manière de ne pas les connaître, que de ne pas faire effectuer d\'études d\'impact suffisamment poussées ? Après cette étude, plus personne ne pourra prétendre ne pas savoir que ces risques existaient. Qu\'attendez-vous du gouvernement français et des autorités européennes ?La France a saisi l\'agence nationale de sécurité sanitaire et demandé à Bruxelles de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale, mesures qui pourront aller jusqu\'à suspendre en urgence l\'autorisation d\'importation dans l\'Union européenne du maïs NK 603. C\'est exactement ce que je demandais. Mais je souhaite maintenant que Bruxelles impose de telles études sur deux ans pour tous les OGM, et dans le même temps, que l\'on évalue sérieusement les avantages réellement apportés par les OGM aux agriculteurs. Dans certains pays comme le Burkina Faso, tête de pont des OGM en Afrique, ils y recourent de moins en moins car ils sont déçus des rendements, qui ne sont pas à la hauteur des promesses faites par les fabricants.  
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