Disparition annoncée pour Quelle

distributionFin de partie pour Quelle. Lundi soir, l'administrateur judiciaire du groupe en faillite Arcandor, dont fait partie la firme de vente par correspondance, a annoncé qu'aucun repreneur n'avait pu être trouvé. « Après de nombreuses discussions avec d'éventuels repreneurs, l'administrateur ne voit aucune autre alternative à la liquidation de Quelle Allemagne », a ajouté le communiqué. Le coup de grâce est en fait venu des banques créancières de Quelle. Trois d'entre elles, Valovis Bank, BayernLB et Commerzbank, ont en effet refusé de poursuivre l'affacturage pour le groupe après le 1er janvier 2010. Or, pour Quelle, l'affacturage est vital : il lui permet de disposer rapidement d'argent frais pour régler ses fournisseurs. Sans certitudes sur son financement, le groupe n'a pas pu commander à temps les produits destinés à alimenter son catalogue printemps-été 2010. Autrement dit, l'activité de Quelle est à l'agonie dans un secteur déjà dévasté par le ralentissement économique.Selon un élu bavarois, le chiffre d'affaires de Quelle aurait baissé de 50 % cette année. C'est dire qu'aucun des quatre investisseurs qui s'étaient dits intéressés par une reprise du groupe ne veut plus s'engager davantage. L'annonce de cet échec a surpris outre-Rhin. Quelle avait été soutenu en juin, juste après la mise en faillite d'Arcandor, par une garantie de l'État bavarois de 50 millions d'euros et on jugeait une reprise possible. Et certains, comme le secrétaire fédéral du syndicat Ver.di, Johann Rösch, ont cependant émis des doutes, hier, sur cette version officielle. L'administrateur aurait pu, en effet, préférer ne pas sauver Quelle pour pouvoir mieux valoriser et vendre plus facilement les parties les plus rentables de Primondo, la division de vente par correspondance d'Arcandor, comme Baby Waltz, spécialiste des articles pour enfants. Dès hier, le groupe Otto se disait d'ailleurs intéressé par certaines filiales de Primondo.Fondé en 1927, Quelle a réalisé sur l'exercice clos au 30 septembre un chiffre d'affaires de 2,9 milliards d'euros dans 18 pays et employait l'an passé 10.500 personnes, dont 5.200 en Allemagne. Quelque 3.700 postes ont déjà été supprimés. Désormais, peu d'emplois devraient être sauvés, au total, 9.000 devraient disparaître. Les 3.000 salariés des cinq centres d'appels qui travaillaient pour Quelle, pourraient aussi, selon Ver.di, être « touchés » par la liquidation. Mais les regards se tournent à présent vers l'autre grande filiale d'Arcandor, Karstadt, dont l'avenir reste très incertain.Quelle france à la peineDans l'Hexagone, les difficultés actuelles de Quelle France (650 salariés) ne tiennent pas à celles d'Arcandor. Mais à la défaillance de son actionnaire, le fonds d'investissement allemand Aurélius, qui n'a pas apporté les 8 millions d'euros promis, selon le président du directoire, Jean-Marc Bernard. En cessation de paiement depuis juillet, il assure ses commandes et cherche un repreneur. Romaric Godin, à Francfort (avec Juliette garnier)
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