Mario Monti candidat à Monti II

C’est finalement en tant que candidat à sa propre succession que Mario Monti devrait, ce week-end, entrer dans la bataille électorale en vue du scrutin dont la date a finalement été fixée par le président de la république italienne au 24 février prochain. Selon La Repubblica de ce jeudi, l’actuel président du conseil devrait être le candidat au poste de chef du gouvernement de la coalition centriste qu’il est sur le point de monter.Réformes de grande ampleurL’objectif de Mario Monti est donc désormais de se succéder à lui-même. Le discours qu’il prononcera samedi ou dimanche sera donc un véritable programme pour le gouvernement Monti II, un programme qui sera axé sur les réformes. Selon le quotidien milanais Il Corriere della Sera, l’agenda Monti visera des « réformes qui conduiront à un changement d’époque. » Selon Mario Monti, les réformes introduites depuis un an sont insuffisantes, il faut aller beaucoup plus loin : réformer l’administration, la constitution et une série de libéralisations du marché intérieur « plus incisives que celles jusqu’ici imaginées », conclut le quotidien.Volte-faceMario Monti, qui s’était toujours défendu de vouloir faire de la politique et qui avait toujours plaidé en faveur du caractère « technique » de son gouvernement, a donc décidé de faire volte-face. Hier, La Stampa indiquait qu’il s’appuierait sur une coalition de trois partis et qu’il viserait « 15 à 20 % » des voix afin d’être incontournable dans la formation d’une future coalition. Le choix de se porter candidat directement n’est donc sans doute pas un hasard : il compte sur sa (relative) popularité pour à la fois donner un élan au centre (actuellement crédité au mieux de 10 % des voix) et faire taire les ambitions personnelles et les rivalités au sein de ce centre hétéroclite.Sondages peu engageantsParviendra-t-il à ses fins ? Pour le moment, l’effet Monti est nul dans les enquêtes d’opinion. Le parti démocratique de centre-gauche est donné vainqueur avec une position proche de 30 % des voix, la droite berlusconienne et son allié la Ligue du Nord étant donné aux alentours de 20 % et le parti du blogueur anti-austérité Beppe Grillo, est proche de 17 %. Le chemin est encore considérable. Mais Mario Monti a un atout de poids dans sa manche : les marchés et leur confiance aveugle dans \"il Professore\".Baisse de près de 300 points du spread en un anL’argument massue de Mario Monti, ce sera le \"Spread\". A l’annonce de sa possible descente dans l’arène électorale mercredi, l’écart des taux italiens et allemands à 10 ans est descendu jusqu’à 289 points de base (2,89 points de pourcentage) contre 575 points de base lors de son arrivée au Palais Chigi. Certes, le président du conseil n’est pas le seul facteur favorable au spread italien, mais sa présence dans la campagne rassure les investisseurs qui n’ont d’autres vœux que de voir naître un gouvernement Monti II. C’est grâce à cet argument très fort dans une Italie qui demeure sous la surveillance des marchés que Mario Monti entend peser.  
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